Le Burkina Faso franchit une nouvelle étape dans le processus d'intégration de la Confédération des États du Sahel (AES). En effet, les autorités du pays ont procédé à l'adoption par décret lors du conseil des ministres de ce 6 novembre d'une nouvelle carte nationale d'identité dénommée : Carte d'identité biométrique de l'AES (CIB-AES).
Ce nouveau document qui va remplacer progressivement l'actuelle Carte nationale d'identité burkinabè (CNIB), s'inscrit dans une logique de mutualisation des politiques d'identification au sein de l'espace confédéral regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Selon le communiqué du gouvernement, ‘'la CIB-AES répond à la nécessité de disposer d'un document d'identité fiable et hautement sécurisé, conforme non seulement aux normes confédérales établies par l'AES, mais aussi aux standards internationaux fixés par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI)''.
Cette nouvelle carte, dotée de dispositifs biométriques de pointe, vise à renforcer la traçabilité, la sécurité et la transparence des systèmes d'identification des citoyens. Elle constituera désormais le document d'identité de référence pour les ressortissants burkinabè et, à terme, pour l'ensemble des citoyens de la Confédération.
10 ans de validité et 5 ans de périodicité transitoire
La carte d'identité biométrique AES aura une durée de validité de 10 ans à compter de sa date de délivrance. Toutefois, pour assurer une transition en douceur, les Cartes nationales d'identité burkinabè déjà délivrées (CNIB) demeureront valables pendant une période transitoire de cinq ans, dès la mise en circulation effective de la CIB-AES. Cette mesure vise à éviter toute rupture dans l'accès aux services administratifs et à offrir aux citoyens le temps nécessaire pour effectuer le changement.
Au-delà de son aspect technique, la mise en place de cette carte revêt une forte portée politique et symbolique. Elle marque la volonté du Burkina Faso et de ses partenaires de l'AES de construire un cadre institutionnel et sécuritaire commun, tout en affirmant la souveraineté numérique et identitaire de la Confédération. La CIB-AES devrait également faciliter la libre circulation des personnes, l'accès harmonisé aux services publics et financiers, ainsi que la coopération transfrontalière entre les trois États membres. Avec la CIB-AES, l'identité burkinabè s'inscrit désormais dans une dynamique confédérale, symbole d'un Sahel qui se veut plus intégré, plus souverain et plus tourné vers l'avenir.
Narcisse Angan
Publié le 08/11/25 12:03


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