Le Cameroun cherche des financements en Chine pour la rocade de Yaoundé

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Du 7 au 15 juin, une délégation conduite par la ministre de l'Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, participera au 16e Forum international de la construction et de l'investissement des infrastructures à Macao, en Chine. D'après le communiqué publié par ce département ministériel, l'un des objectifs qui sous-tend la participation du Cameroun à cet évènement international, est qu'il constitue une opportunité pour le pays d'aller à la conquête de nouveaux investisseurs pour le projet de voie de contournement de Yaoundé.

''La mission que conduit le Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain saisira les opportunités qu'offre cette rencontre de haut-niveau pour prospecter des partenaires en vue de la mutualisation des ressources supplémentaires pour la suite de la Voie de contournement de Yaoundé, dont la section T3 est financée par l'Union Européenne'', peut-on lire dans ce document.

Organisé par la China International Contractors Association et l'Institut de promotion du commerce et de l'investissement de Macao, ce Forum est l'un des principaux rendez-vous de partenariat en matière de construction et d'infrastructures. Placée cette année sous le thème ''Une connectivité améliorée pour une coopération gagnant-gagnant'', la rencontre ambitionne de faire émerger des projets d'envergure, notamment dans les secteurs du transport et du logement.

La participation camerounaise s'inscrit dans un contexte de financement fragile pour le projet de voie de contournement de Yaoundé. Portée depuis 2022 par le ministère de l'Habitat et du Développement urbain (Minhdu), cette infrastructure a pourtant bénéficié de promesses initiales de financement estimées à 175 milliards de francs CFA (environ 266 millions d'euros), obtenues en 2022, à l'issue d'un forum international tenu en Pologne. Des engagements qui, jusqu'ici, peinent à se matérialiser. Seule la contribution de l'Union européenne (UE), à hauteur de 33 milliards de francs CFA (environ 50 millions d'euros), était disponible l'année dernière.

La lenteur des décaissements interroge. Si les discussions avec les bailleurs sont toujours en cours, comme l'a confirmé Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de l'UE au Cameroun en janvier 2024, aucun autre partenaire financier n'a officiellement confirmé son engagement. De son côté, le ministère camerounais de l'Habitat observe le silence, alimentant les incertitudes sur le démarrage effectif du projet.

Pourtant, les projections économiques autour de cette voie de contournement sont prometteuses. Selon une étude du bureau d'ingénierie Cira SAS réalisée entre 2018 et 2021 pour un montant de 1,3 milliard de francs CFA, le projet pourrait générer des gains économiques de 4 145 milliards de francs CFA. Ces bénéfices proviendraient essentiellement du gain de temps (75 %), de la réduction des coûts d'exploitation des véhicules (14 %), de la valorisation foncière (9 %) et des recettes fiscales induites durant la phase de construction (1 %).

Dans le détail, le projet prévoit la réalisation d'une autoroute périphérique d'environ 85 kilomètres autour de Yaoundé, destinée à désengorger la capitale camerounaise. Le coût global est estimé à 1 264 milliards de francs CFA (environ 1,9 milliard d'euros), répartis entre 794 milliards pour la route elle-même, dont 88 milliards pour les indemnisations et relocalisations, et 470 milliards pour l'aménagement de quatre pôles urbains intégrés.

C'est la section T3 du projet, longue de 22,8 km, qui doit ouvrir la voie. Elle reliera le quartier de Nkozoa à l'autoroute Yaoundé-Douala, en passant par Minkoameyos, et comprendra notamment sept échangeurs. Le financement de ce tronçon est aujourd'hui en phase d'examen par la Banque européenne d'investissement (BEI), qui envisage un appui de 183 millions d'euros (120,04 milliards FCFA) pour un coût total estimé à 353 millions d'euros (231,5 milliards FCFA). D'après la BEI, l'étude d'impact environnemental et social est en cours, conformément aux standards européens.

Située à la croisée de plusieurs corridors logistiques majeurs en Afrique centrale, la capitale Yaoundé pâtit d'un trafic routier dense, alimenté par le transit vers le Tchad et la Centrafrique via les ports de Douala et Kribi. Le projet de rocade vise à détourner le trafic de transit du centre-ville, améliorer la fluidité régionale, et accompagner un développement urbain plus durable à long terme.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 10/06/25 17:01

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