Le FMI débloque 32,8 millions de dollars pour le Burkina Faso malgré des tensions budgétaires

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Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé la troisième revue de l'accord conclu avec le Burkina Faso dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Cette approbation ouvre la voie à un nouveau décaissement immédiat de 24,08 millions de DTS, soit environ 32,8 millions de dollars, selon le communiqué publié par l'institution de Bretton Woods.

Ce décaissement porte à 96,32 millions de DTS (environ 131,3 millions de dollars) le total des fonds déjà mobilisés par le Burkina Faso au titre de cet accord approuvé en septembre 2023, pour une durée de 48 mois. Et a pour but d'accompagner le pays dans ses efforts de redressement économique dans un contexte marqué par de nombreuses difficultés, notamment sécuritaires.

Une économie résiliente, mais sous pression

Malgré les chocs, le Burkina Faso affiche des signes encourageants de résistance. En 2024, l'économie a progressé de 5 %, portée par une bonne saison agricole et le dynamisme des services, notamment le commerce. Toutefois, cette croissance masque des difficultés dans d'autres secteurs : l'industrie minière, pilier des recettes d'exportation grâce à l'or, et le secteur manufacturier ont reculé, freinés par l'insécurité persistante.

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Pour 2025, la croissance devrait ralentir à 4,2 %, principalement à cause d'un retour à des conditions climatiques normales qui limiterait la performance agricole. Par ailleurs, l'inflation, c'est-à-dire la hausse des prix à la consommation, devrait baisser à 3 %, notamment grâce à la modération attendue des prix des denrées alimentaires. Une bonne nouvelle pour les ménages.

Une situation budgétaire fragile, mais sous contrôle

Sur le plan des finances publiques, le pays a connu des dépenses d'équipement élevées en 2024, ce qui a pesé sur le budget. Néanmoins, le déficit budgétaire qui est la différence entre ce que l'État dépense et ce qu'il perçoit comme recettes est passé de 6,7 % du PIB en 2023 à 5,8 % en 2024. Le gouvernement prévoit de continuer dans cette voie en ramenant ce déficit entre 3,3 % et 4 % du PIB en 2025, à condition d'obtenir des financements extérieurs à taux préférentiel, appelés ‘'concessionnels''.

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Même si certains objectifs budgétaires n'ont pas été atteints en décembre 2024, le FMI a accordé des dérogations, estimant que les efforts des autorités restent crédibles, et que des mesures correctives ont été intégrées au budget 2025.

Des réformes pour mieux gérer l'État

Au-delà des chiffres, le FMI a salué les progrès réalisés par le gouvernement dans la mise en œuvre des réformes structurelles prévues dans le cadre du programme. Sur les huit repères identifiés, sept ont été atteints dans les délais, et le dernier, relatif à l'élaboration d'un plan d'apurement des dettes intérieures, a été mis en œuvre avant la revue, devenant ainsi une condition préalable au décaissement.

Dans la continuité de cet effort, les autorités ont élargi leur programme de réformes. De nouveaux engagements ont été pris, notamment pour renforcer la transparence dans les marchés publics, améliorer le suivi et le contrôle de la masse salariale dans l'administration, et garantir une plus grande rigueur dans la gestion des recettes fiscales. Ces mesures visent à renforcer la gouvernance de l'État et à asseoir une discipline budgétaire durable.

Fanuelle YAO

La Rédaction

Publié le 23/06/25 12:40

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