Le Ghana laisse échapper 100 millions USD par an, faute de transformation locale du caoutchouc

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Le secteur du caoutchouc naturel du Ghana, longtemps salué comme un moteur potentiel de l'industrialisation et de l'emploi, est aujourd'hui confronté à une perte financière annuelle estimée à 100 millions de dollars, soit 55,85 milliards FCFA. C'est l'information dévoilée par l'Association des transformateurs de caoutchouc du Ghana (RPA Ghana), qui met en lumière l'impact de l'exportation du caoutchouc brut sur l'économie nationale.

Selon Emmanuel Akwasi Owusu, président de la RPA, citée par des sources locales, la dépendance excessive aux exportations de caoutchouc non transformé prive le Ghana de revenus essentiels et d'opportunités d'emplois pour sa population. ‘'Chaque fois que nous exportons du caoutchouc brut, nous donnons des emplois à d'autres pays et nous affaiblissons notre économie'', a-t-il relevé.

Aujourd'hui, le caoutchouc brut ghanéen se vend autour de 600 dollars la tonne, contre 800 dollars ou plus pour le caoutchouc transformé sur le marché international. Outre la perte de revenus, le président de la RPA déplore le manque de création d'emplois dans le pays. Le secteur de la transformation du caoutchouc, s'il était correctement soutenu, pourrait générer des milliers de postes et renforcer l'industrie locale. À l'inverse, la pratique actuelle profite principalement aux entreprises étrangères, qui transforment le caoutchouc brut et engrangent des profits colossaux. En 2024, le pays à produit environ 1,8 million de tonnes d'hévéa.

Le problème est aggravé par les canaux d'exportation non réglementés qui permettent à des volumes significatifs de quitter le pays sans contrôle. Selon l'Association, cette situation reflète des failles dans l'application des réglementations existantes et fragilise la confiance des investisseurs dans le secteur.

Face à cette situation, la RPA appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour protéger les transformateurs locaux et encourager la transformation nationale. Parmi les pistes avancées figures des incitations fiscales, un accès facilité au crédit et la création de partenariats pour construire des installations de transformation modernes. Selon l'Association, ces mesures sont indispensables pour que le Ghana renforce son tissu industriel et se positionne comme un acteur compétitif sur le marché mondial du caoutchouc.

La crise du caoutchouc s'inscrit dans un contexte plus large touchant plusieurs secteurs de matières premières ghanéens, tels que le cacao et l'or. Ces industries, très orientées vers l'exportation de matières premières, génèrent des revenus principalement pour les économies étrangères et freinent l'industrialisation du pays.

Narcisse Angan

Publié le 20/09/25 14:36

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