Le Ghana affiche des signes tangibles de redressement économique, en réduisant son objectif de déficit budgétaire pour 2025, à la lumière de performances meilleures que prévu au premier semestre. Un geste interprété comme un signal fort adressé aux investisseurs et aux bailleurs de fonds, dans un contexte post-crise marqué par les efforts de redressement et de rigueur.
Cassiel Ato Forson, ministre ghanéen des Finances
Ce 24 juillet à Accra, la capitale, devant le parlement, le ministre en charge des Finances, Cassiel Ato Forson, a présenté un rapport de mi-parcours qui conforte les espoirs de sortie de crise. Il a annoncé que le déficit budgétaire attendu pour l'année s'élève désormais à 3,8% du Produit intérieur brut (PIB), contre un objectif initial de 4,1% fixé en mars dernier. Ce réajustement à la baisse fait suite à un premier semestre où le déficit s'est établi à 1,1% du PIB, bien en dessous de la cible provisoire de 2,4 %. ‘'Nous avons emprunté moins que prévu, ce qui témoigne d'un contrôle rigoureux des dépenses et d'une discipline budgétaire retrouvée'', a souligné à Bloomberg, Cassiel Ato Forson.
Une embellie macroéconomique inattendue
Ce regain budgétaire s'inscrit dans un contexte d'amélioration générale des indicateurs économiques. Après une période marquée par une crise profonde, la plus sévère en une génération, le Ghana enregistre une croissance économique de 5,3 % au premier trimestre 2025 en glissement annuel, portée notamment par une reprise partielle de ses secteurs traditionnels du cacao et de l'or.
En parallèle, l'inflation a reculé à 13,7 % en juin, son plus bas niveau depuis 2021, alors que les projections tablent désormais sur un retour à 11,9% d'ici la fin de l'année, un objectif que le gouvernement espère atteindre plus tôt que prévu. Si les recettes et subventions encaissées sur les six premiers mois restent légèrement en deçà des prévisions (-3 %), les dépenses publiques ont été nettement contenues (-14 % par rapport à l'objectif). Une dynamique qui traduit, selon Ato Forson, la détermination du gouvernement à mener une politique budgétaire prudente dans un climat encore fragile.
Des risques toujours présents
Malgré ces signes encourageants, le ministre a reconnu que le chemin de la reprise restait semé d'embûches. Parmi les menaces identifiées, il y a entre autres, les recettes douanières insuffisantes, une pression croissante sur la masse salariale, et un phénomène persistant de contrebande de gazole marin. Ces facteurs, s'ils ne sont pas maîtrisés, pourraient ralentir le rythme des réformes.
Le Ghana, qui sort d'un processus complexe de restructuration de sa dette publique, cherche aujourd'hui à restaurer sa crédibilité financière sur la scène internationale. Le pays bénéficie du soutien du FMI dans le cadre d'un programme d'assistance de trois milliards de dollars, dont la mise en œuvre reste conditionnée à des efforts soutenus en matière de gouvernance budgétaire.
Narcisse Angan
Publié le 25/07/25 11:58
311,40 0,42%
25/07/2025 Le Sénégal intègre le capital de la BERD
25/07/2025 Attraction des investissements : Le CEPICI en mission stratégique au Japon, Corée et Singapour
25/07/2025 La Fondation SGCI aux côtés de sa consœur YES pour le reboisement de la localité d’Azaguié
25/07/2025 Côte d’Ivoire : Un programme ambitieux pour connecter 575 localités rurales à internet avec l’appui de l’ANSUT
25/07/2025 La CRRH-UEMOA décroche la note AAA consolidant son leadership dans le financement de l’habitat
25/07/2025 Dette cachée : Le FMI prépare une mission cruciale au Sénégal en août
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.