Le Ghana obtient un souffle financier inédit. L'accord de 2,8 milliards de dollars conclu avec 25 nations créancières en janvier, en appui à son programme de redressement avec le FMI, vient d'obtenir le quitus du parlement ce mardi.
Le Ghana vient d'obtenir une bouffée d'oxygène dans sa lutte contre l'effondrement de ses finances publiques. Un accord de 2,8 milliards de dollars d'allègement de dette a été entériné avec 25 pays créanciers, selon une annonce du ministère des Finances. Cette décision marque une étape clé dans le programme de redressement négocié avec le Fonds monétaire international (FMI), à la suite du défaut de paiement enregistré fin 2022.
L'accord, coordonné par le Club de Paris, permet à Accra de suspendre le remboursement d'une partie de sa dette jusqu'en 2026. Il s'inscrit dans un programme plus vaste de restructuration de la dette, condition sine qua non pour bénéficier du plan d'aide de 3 milliards de dollars du FMI, dont 600 millions ont déjà été déboursés.
Un deal coordonné par le Club de Paris, avec la Chine en première ligne
L'accord regroupe 25 nations créancières, incluant la Chine, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni. Cette coopération multilatérale, saluée par les institutions financières internationales, repose sur une suspension partielle des remboursements dus dans les trois prochaines années.
Le Club de Paris, structure informelle regroupant les pays riches créanciers, a facilité les négociations, bien que la Chine — premier créancier bilatéral du Ghana — ne soit pas membre. Sa participation au compromis est pourtant décisive, tant Pékin détient une part importante de la dette extérieure du pays.
Le ministère des Finances a précisé que cet allègement était temporaire, en attendant un accord final et permanent, à l'issue du processus de restructuration complet. En attendant, ce gel du service de la dette permet au pays de réaffecter les ressources vers ses priorités budgétaires et sociales, notamment dans les secteurs de l'énergie, de la santé et de l'agriculture.
Pourquoi ce répit est vital pour le Ghana
Depuis 2022, le Ghana traverse sa pire crise économique depuis des décennies. Confronté à une inflation galopante, une chute du cedi (sa monnaie), et une explosion de la dette publique, le pays s'était vu contraint de suspendre ses paiements sur la dette extérieure, officiellement déclarés en défaut partiel.
Cette situation a précipité un appel à l'aide auprès du FMI. Pour que les décaissements se poursuivent, Accra devait impérativement prouver sa capacité à restructurer sa dette. L'accord avec les créanciers vient donc lever un obstacle majeur, tout en renforçant la confiance des bailleurs.
Le ministre ghanéen des Finances, Mohammed Amin Adam, a salué l'engagement des partenaires internationaux, soulignant que l'accord représente un "pas significatif vers la stabilité macroéconomique et la reprise". Il a également précisé que la validation de cet allègement permettrait le versement d'un troisième décaissement du FMI dans les semaines à venir, renforçant les réserves du pays.
Une fenêtre de trois ans pour sortir de l'impasse
La suspension des paiements jusqu'en 2026 offre au Ghana une véritable fenêtre stratégique pour remettre à flot son économie. Cette période de répit, bien que salutaire, s'accompagne d'exigences claires en matière de réformes structurelles. Dans le cadre de son programme avec le FMI, le pays s'est engagé à réduire les subventions énergétiques jugées trop coûteuses, à revoir sa politique fiscale pour élargir l'assiette de l'impôt, à renforcer le contrôle des dépenses publiques et à entamer une restructuration parallèle de sa dette intérieure, en plus du volet extérieur.
L'enjeu principal reste la soutenabilité budgétaire. Car une fois le moratoire expiré, le Ghana devra reprendre ses remboursements sur de nouvelles bases, définies dans les accords finaux attendus dans les prochains mois.
Si la signature de cet accord allège temporairement la pression financière, elle ne fait que repousser les difficultés. Le gouvernement devra démontrer sa capacité à tenir le cap des réformes pour espérer restaurer la confiance et retrouver l'accès aux marchés internationaux à moyen terme.
La Rédaction
Publié le 26/06/25 15:23
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