Le Mali affiche l'ambition de se doter d'infrastructures routières modernes digne de ses défis climatiques et économiques. Dans ce cadre, le pays a obtenu un financement conséquent de 219,8 millions de dollars, soit environ 133 milliards FCFA, de la Banque mondiale via l'Association internationale de développement (IDA), son guichet de prêt aux pays en développement.
Ce financement s'inscrit dans le cadre du Programme d'amélioration de la connectivité et de la résilience des infrastructures routières (Mali Nafa Soro Siraw, Mali-NSS), qui vise à désenclaver le Mali et lui donner les moyens d'affronter les secousses climatiques à répétition qui grignotent chaque année un peu plus ses maigres infrastructures.
Diéma-Sandaré, tronçon stratégique de 137,7 km sur le corridor Bamako-Dakar, sera la première étape d'un projet plus vaste. Ce corridor, artère vitale du pays, est aujourd'hui un patchwork de nids-de-poule et de chaussées affaissées, symbole d'un réseau routier à bout de souffle. Sa réhabilitation, selon les normes de résilience climatique, ne sera pas un simple replâtrage mais une réinvention.
‘'La remise en état des tronçons détériorés améliorera la capacité d'adaptation du réseau routier national dans son ensemble, compte tenu de l'importance cruciale du corridor Bamako-Dakar pour la connectivité'', a insisté Clara de Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali.
Au-delà de la route principale, ce projet financera la réhabilitation des aménagements hydrauliques et des pistes rurales dans les régions de Nioro et Kayes, territoires agricoles qui vivent au rythme des saisons et des marchés. Pour la Banque mondiale, ce sont un million de personnes qui bénéficieront indirectement de l'amélioration du corridor, et d'abord les femmes et les jeunes filles, premières victimes des inégalités d'accès aux services et aux opportunités économiques.
L'objectif est double : réduire la durée des trajets, un luxe dans un pays où l'on mesure le temps en heures de piste cabossée plutôt qu'en minutes, mais aussi baisser les coûts de transport, nerf de la guerre pour une économie où le prix du sac de riz dépend parfois plus de la qualité des routes que des aléas mondiaux.
Avec ce financement, c'est aussi un signal fort envoyé à une économie malienne qui se cherche des moteurs de croissance au-delà du coton et de l'or. Les routes, dit-on, sont les veines d'un pays ; elles irriguent les marchés, les écoles et les centres de santé. La Banque mondiale l'a bien compris, en intégrant à ce projet un renforcement des capacités des agences routières nationales, pour que l'infrastructure ne soit pas qu'un investissement étranger mais aussi une compétence locale.
La Rédaction
Publié le 02/06/25 12:16
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