L’Etat zimbabwéen serait-il au bord de la faillite ?

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   Harare, Capitale économique du Zimbabwe

On serait tenté de répondre par l'affirmative si on s'en tient au contenu de la lettre transmise aux institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FMI) et à la Banque africaine de développement (BAD) par Mthuli Ncube, ministre zimbabwéen en charge des Finances, et révélé le 30 avril dernier par le média panafricain Africa Confidential.

En effet, selon ce média, Mthuli Ncube a dépeint un tableau implacablement sombre de son pays dans lequel il explique notamment que l'économie qui était déjà fébrile, est sur le point de s'effondrer, le coup de grâce étant porté par la pandémie de Covid-19.

" L'économie du Zimbabwe pourrait se contracter de 15 à 20% en 2020, avec des conséquences sociales très graves. Déjà 8,5 millions de Zimbabwéens (la moitié de la population) sont en situation d'insécurité alimentaire ", décrit-il.

En outre, l'économie du pays est gangrénée par une hyperinflation qui a été estimée à plus de 500% en 2019.

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Ainsi, Ncube s'inquiète que la crise sanitaire mondiale fasse payer un lourd tribut à son pays, ce qui pourrait être matérialisé par de nombreux décès mais également par un niveau élevé de paupérisation de la population, jamais observé auparavant.

C'est pourquoi, sur la base d'une étude de la Banque mondiale estimant le déficit de financement du pays à 1 milliard de dollars (USD), il (Ncube) plaide pour l'obtention d'un prêt de 200 millions de dollars pour faire face aux dépenses urgentes induites par la pandémie de Covid-19.

Sans ces fonds, dit Ncube, le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de recourir à l'impression de nouveaux billets, risquant ainsi une accentuation de l'hyperinflation qui provoquera in fine la perte de valeur de la monnaie locale.

En contrepartie de cette aide internationale, Ncube promet une répression féroce contre la grande corruption qui sévit dans le pays depuis des lustres.

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Et pourtant, tout indique que la Banque mondiale et le FMI n'ont l'intention de répondre favorablement à cette requête, car semblent-ils persuadés, à l'idée que " le Zimbabwe est en crise politique, et non économique ".

Dr Ange Ponou

Publié le 07/05/20 13:36

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