Zimbabwe : La banque centrale annonce la fin de la parité fixe avec le dollar américain

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Alors que le débat sur l'indépendance monétaire de la zone franc fait rage, le Zimbabwe, pays à faible revenu selon la Banque mondiale, continue ses balbutiements sur la gestion de sa monnaie et cherche toujours désespérément la voie pour une politique monétaire adaptée à son économie.

Ainsi, l'épilogue sur la gestion de sa monnaie a connu un autre tournant ou épisode le mercredi 20 février dernier, suite à l'annonce du gouverneur de la banque centrale, John Mangudya, d'émettre sur le marché une nouvelle monnaie rebaptisée dollar RTGS (real time gross settlement), mettant ainsi fin à la parité fixe entre le dollar américain et sa quasi-monnaie, le "bond note".

L'enjeu d'une telle décision est d'éviter une nouvelle crise économique dans la mesure où la valeur du "bond note" n'a cessé de chuter au marché depuis son émission en 2009.

Pour rappel, c'est en avril 2009 que le gouvernement décide d'abandonner pour au moins un an le dollar zimbabwéen au profit du rand sud-africain et du dollar américain, pour cause d'hyperinflation. En effet, l'inflation était estimée en juillet 2008 à 231 millions de pour cent par an, selon les chiffres officiels. C'est à cette époque que les "bond notes" ont été émis.

Pour le gouverneur, John Mangudya, ce nouveau système avec les dollars RTGS, devrait éviter une dégringolade rapide de la valeur des "bond notes", par rapport au dollar et permettre de lutter contre l'inflation, qui pourrait atteindre plus de 50% cette année.

De plus, il rassure que cette nouvelle monnaie "doit éviter à quiconque d'avoir à acheter des devises sur le marché parallèle".

En fait, suite à la récurrence de l'inflation dans le pays, les zimbabwéens ont donc perdu toute confiance en leur propre monnaie et préfère détenir des devises étrangères telles que le rand sud-africain ou le dollar américain, quid à s'en procurer au marché noir.

Toutefois, Derek Matyzsak, analyste à l'Institut sud-africain pour les études de sécurité (ISS), prévient et met en garde contre ce qu'il qualifie de "monnaie fantôme".

Pour lui, en effet, "les RTGS, c'est de la monnaie imprimée électroniquement, elle n'existe pas".

Cette annonce de la banque centrale zimbabwéenne ne surprend guère, car elle intervient dans un contexte où le ministre des Finances, Mthuli Ncube, avait déjà répété à plusieurs reprises que son pays comptait réintroduire son dollar zimbabwéen d'ici à la fin 2019.

Dr Ange Ponou

Publié le 22/02/19 11:00

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