Selon le classement Economic Freedom of the World 2025 de l'Institut Fraser, les six pays de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) affichent des performances globalement faibles en matière de liberté économique. Aucun État de la sous-région ne figure dans le top 20 africain, traduisant un environnement économique encore peu attractif comparé à d'autres blocs régionaux du continent comme l'Afrique de l'Est ou l'Afrique australe.
Dans le détail, le Cameroun (32ᵉ en Afrique) et le Gabon (37ᵉ) se positionnent en milieu de tableau, tandis que la République du Congo (45ᵉ), le Tchad (46ᵉ) et la République centrafricaine (44ᵉ) occupent les derniers rangs africains. Ces classements reflètent des faiblesses communes, notamment une forte intervention de l'État dans l'économie, des cadres réglementaires lourds et une protection insuffisante des droits de propriété.
Le rapport souligne également une sécurité juridique limitée et une instabilité réglementaire qui freinent l'initiative privée et l'investissement, tant local qu'étranger. Les procédures administratives complexes, la fiscalité peu incitative et les dépenses publiques mal orientées constituent des obstacles récurrents à la compétitivité économique des pays de la CEMAC, malgré leur potentiel en ressources naturelles.
Pourtant, la liberté économique reste un levier clé de croissance, d'innovation et de création d'emplois. L'expérience de pays africains mieux classés, comme l'Île Maurice ou le Cap-Vert, montre qu'une amélioration de la gouvernance, une simplification des règles et un renforcement de l'État de droit peuvent transformer durablement l'environnement des affaires. Ce classement 2025 apparaît donc comme un signal d'alerte pour la CEMAC, mais également une opportunité de réformes structurelles nécessaires pour relancer l'attractivité économique de la sous-région.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 16/12/25 14:51


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