L’OMC fait entrer en vigueur l’accord qui met fin aux subventions favorisant la surpêche

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ferme dans 0h57min

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) vient d'ouvrir une nouvelle ère pour la gouvernance économique et environnementale mondiale. Avec l'entrée en vigueur officielle de l'Accord sur les subventions à la pêche, le premier instrument multilatéral de l'histoire de l'OMC entièrement consacré à la durabilité, la communauté internationale marque un jalon décisif dans la protection des océans et la lutte contre la surexploitation des ressources halieutiques.

Cette avancée majeure intervient après les dépôts successifs des instruments d'acceptation par le Brésil, le Kenya et le Vietnam, permettant de franchir le seuil des deux tiers de ratifications exigé. Elle consacre près de 20 ans de négociations et vient répondre à une urgence mondiale : préserver des stocks de poissons dont 35,5% étaient déjà surexploités en 2021, contre seulement 10% en 1974.

Un accord multilatéral attendu pour protéger les océans et les communautés côtières

La Directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a salué un moment de ‘'coopération mondiale exemplaire'', rappelant que l'accord interdit désormais toute subvention publique encourageant la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, la pêche sur des stocks surexploités et la pêche en haute mer non réglementée. L'objectif est de réduire progressivement les 22 milliards de dollars de subventions jugées préjudiciables parmi les 35 milliards consacrés chaque année à la pêche industrielle.

L'entrée en vigueur de l'accord représente bien plus qu'une réforme technique. Elle porte une dimension sociale et économique forte. Plus de 800 millions de personnes dans le monde dépendent de la pêche pour leur alimentation, leurs revenus ou leur emploi. Limiter les subventions nocives constitue donc un levier crucial pour restaurer les stocks, garantir la sécurité alimentaire et préserver les moyens d'existence des communautés côtières, particulièrement vulnérables en Afrique, en Asie et dans le Pacifique.

Une mobilisation politique inédite pour l'environnement et le commerce

L'accord a été officiellement intégré au corpus juridique de l'OMC lors d'une cérémonie à Genève, en présence du président du Conseil général, l'ambassadeur saoudien Saqer Abdullah Almoqbel. Ce dernier a souligné que le résultat obtenu avait nécessité ‘'une coordination minutieuse dans les capitales et une volonté politique ferme''. Le Mali et Oman ont annoncé qu'ils déposeraient leurs instruments de ratification dans les prochains jours.

Messages de soutien, félicitations et déclarations d'engagement se sont multipliés, de l'ONU à la France, en passant par le Cap-Vert, la Barbade ou la Malaisie. Tous ont appelé les membres de l'OMC qui ne l'ont pas encore fait à ratifier rapidement l'accord, avec l'objectif de parvenir à une pleine adoption avant la 14e Conférence ministérielle prévue en mars 2026.

Consciente des défis que représente la mise en œuvre de nouvelles obligations de contrôle et de surveillance, l'OMC a créé le Fonds pour la pêche durable, doté d'ores et déjà de plus de 18 millions de dollars.

Ce fonds financera l'assistance technique, la modernisation des systèmes de gestion, le renforcement des capacités des administrations et l'appui aux pays les moins avancés, afin de garantir une mise en œuvre équitable. Un premier appel à projets a été lancé, ouvert jusqu'au 9 octobre, tandis qu'un Comité des subventions à la pêche supervisera l'application de l'accord et encouragera une transparence accrue.

La Rédaction

Publié le 21/11/25 12:57

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

GvfpuQMOO7JBWfeeghxbNuXP6iNL2am0fPXwpODqlVk False