Monde : Les prix des produits alimentaires de base au plus haut depuis 2012

En s'établissant à 120,9 points en avril 2021, l'indice FAO des prix des produits alimentaires venait d'atteindre son niveau le plus élevé depuis 2012 où il était ressorti à 122,8 points. Cette situation traduit à quel point les prix des produits alimentaires ont flambé sur les marchés mondiaux depuis le début de l'année 2021.

Quand on compare ce niveau de l'indice FAO par rapport à celui d'avril 2020, il ressort une progression fulgurante de 30,84% en glissement annuel, après la hausse de +24,61% du mois précédent.

Les augmentations ont concerné tous les produits clés intervenant dans le calcul de l'indice FAO que sont les huiles végétales (+99,51%), le sucre (+58,23%), les céréales (+25,98%), les produits laitiers (+24,11%) et la viande (+5,06%).

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Dans le détail, l'augmentation soutenue des prix de l'huile de palme en raison de craintes quant à une croissance de la production plus lente que prévue dans les principaux pays exportateurs, permet principalement d'expliquer la vigueur des prix des huiles végétales sur les marchés internationaux.

Les valeurs des huiles de soja et de colza ont aussi poursuivi leur progression, sous l'effet, respectivement, d'une forte demande mondiale et du resserrement prolongé des disponibilités mondiales.

Au niveau du sucre, le rebond des prix internationaux constaté en avril est dû à un niveau d'achats élevés, dans un contexte où la lente progression des récoltes au Brésil et les dégâts provoqués par le gel en France ont amplifié les craintes d'un resserrement des disponibilités mondiales en 2021.

Les prix ont également bénéficié de l'appréciation du real brésilien par rapport au dollar des États-Unis, qui a généralement des effets sur les expéditions du Brésil, le premier producteur mondial de sucre.

Toutefois, la pression à la hausse sur les prix a été quelque peu limitée par les importantes exportations prévues en Inde et par le léger recul des prix du pétrole brut.

Quant aux produits laitiers, leur renchérissement est notamment imputable à l'appréciation des cours du beurre et du lait écrémé. Ainsi, concernant le beurre et le lait écrémé en poudre, leurs cours ont progressé en avril suite à une solide demande à l'importation en Asie.

Au niveau des céréales, la vigueur des prix a été tirée par celle du maïs en raison des aux conditions de culture en Argentine, au Brésil et aux États-Unis d'Amérique.

Enfin, dans le cas de la viande, ce sont les cours de la viande de bovins et de la viande d'ovins qui ont le plus progressé, en raison d'une forte demande en Asie de l'Est, dans un contexte de resserrement des disponibilités en Océanie, où les cheptels sont en cours de reconstitution et les stocks bas.

Dr Ange Ponou

Publié le 07/05/21 18:52