Dans un avis adressé à ses clients, Dangote Petroleum Refinery & Petrochemicals a indiqué qu'elle ne pourra plus maintenir les ventes de carburant en naira, la monnaie locale, à compter du 28 septembre. La plus grande raffinerie d'Afrique précise avoir épuisé ses quotas de brut libellés en monnaie nationale, rendant désormais impossible toute transaction en naira. Cette décision, motivée par l'épuisement de ses allocations de brut libellées en naira, soulève de nouvelles inquiétudes dans un marché déjà marqué par la volatilité.
Pour les clients ayant déjà engagé des transactions en naira, la raffinerie a annoncé la mise en place d'un processus de remboursement. Elle a invité les opérateurs concernés à déposer formellement leurs demandes, tout en assurant qu'une communication ultérieure sera faite dès qu'une solution de reprise des ventes en monnaie locale sera trouvée.
Impact sur le marché nigérian et régional
Cette décision constitue un coup dur pour le marché en aval du pétrole, déjà fragilisé par des fluctuations de l'offre et des prix. L'annonce intervient dans un contexte où le Nigeria, premier producteur africain de brut, cherche encore à stabiliser sa politique énergétique et monétaire, confrontée à une pression persistante sur le naira et à la dépendance du pays vis-à-vis des importations d'essence.
Le groupe Dangote a promis de tenir régulièrement informées les parties prenantes, mais sans calendrier précis pour un éventuel retour aux ventes en naira. Les observateurs du marché s'attendent à une hausse de la volatilité des prix à la pompe, ainsi qu'à une possible révision des stratégies d'approvisionnement des distributeurs nigérians. Cette suspension met en lumière la fragilité persistante du marché pétrolier domestique et rappelle que la bataille pour stabiliser l'approvisionnement en carburant au Nigeria est loin d'être gagnée.
Mise en service depuis 2024, la raffinerie de Dangote était perçue comme un levier de souveraineté énergétique pour le Nigeria et ses voisins. En suspendant les ventes en monnaie locale, elle complique la donne pour les distributeurs et consommateurs qui pourraient désormais se retrouver davantage exposés aux transactions en devises étrangères.
Narcisse Angan
Publié le 27/09/25 10:15