RDC : 189 millions USD pour lancer le second recensement général attendu depuis 40 ans

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Lors du Conseil des ministres du vendredi 14 novembre 2025, la Première ministre Judith Suminwa a placé la relance du deuxième Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH2) au cœur des priorités gouvernementales. Une opération attendue depuis plus de quarante ans et devenue indispensable à la planification économique du pays. Le gouvernement prévoit désormais un investissement total de 188,47 millions USD, à déployer sur 30 mois, pour mener à bien cette opération.

La cheffe du gouvernement est revenue sur ce chantier au lendemain d'une réunion qu'elle a présidée, le jeudi 13 novembre 2025, avec la Commission nationale du recensement (CNR), une "instance qui ne s'était plus réunie depuis 2013". Elle a présenté un état des lieux détaillé du RGPH2, insistant sur le fait que " le processus évolue actuellement dans sa phase préparatoire. Toutefois on note la production de 84 % des aires de dénombrement provisoires ; la cartographie pilote menée sur trois sites ; et la disponibilité des outils techniques et des applications de collecte ".

Ce diagnostic a été confirmé par le ministre du Plan, qui a rappelé que " la cartographie pilote effectuée entre avril et mai dans plusieurs zones tests, notamment à Kinshasa, au Kwilu et au Kasaï, est désormais entièrement finalisée ". Selon lui, cette étape " ouvre la voie à la préparation de la cartographie nationale, qui sera pour la première fois conduite de manière numérique ". Il a souligné que contrairement au recensement de 1984, cette nouvelle opération reposera sur " des outils technologiques modernes, avec géolocalisation, collecte digitale sur tablettes et systèmes de traitement automatisé des données ". Une manière, dit-il, d'obtenir " des statistiques démographiques plus fiables et exploitables pour la planification des infrastructures et des politiques publiques ".

Sur le plan financier, la Première ministre a indiqué que la Feuille de route 2025-2027 fixe les besoins à 188,47 millions USD, un montant qui conditionne la poursuite de toutes les étapes techniques. Elle a précisé que son exécution " nécessite environ 30 mois, à partir de la mise à disposition des financements ". Elle a ajouté qu'" il a été convenu que le Gouvernement devra mobiliser 35 millions USD d'ici à décembre 2025 pour poursuivre les activités prioritaires ".

Le ministre du Plan a rappelé pour sa part qu'" environ 30 millions de dollars devront être mobilisés d'ici 2026 pour mener à bien la cartographie nationale et préparer les phases ultérieures du recensement ". À ce stade, le gouvernement dit compter sur le soutien des partenaires internationaux, dont " le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) ", mais aussi la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, qui ont — selon la Première ministre — " réaffirmé leur disponibilité d'accompagner ce processus ". Elle a insisté sur le fait que, malgré un contexte budgétaire difficile, " le Gouvernement est déterminé à engager et à décaisser des fonds pour la réalisation de ce deuxième recensement ".

Au cours du Conseil des ministres, Judith Suminwa a également détaillé les mesures organisationnelles adoptées pour accélérer les travaux. Elle a évoqué sa demande de " mutualiser les ressources matérielles " entre les ministères du Plan, de l'Éducation nationale et de la Santé publique, afin d'harmoniser le recensement avec les opérations d'identification et d'état civil. Elle a rappelé avoir demandé que lui soit transmis " pour cette fin de semaine le budget détaillé, des besoins urgents pour décembre 2025-janvier 2026 ", dans l'objectif d'orienter la prochaine réunion d'arbitrage budgétaire.

Le dernier recensement date de 1984, une opération qui avait permis de dénombrer " environ 21,3 millions d'habitants ". Quarante ans plus tard, l'absence de données actualisées pénalise la planification économique, le ciblage des investissements et la conception des politiques publiques. Pour un pays aux besoins aussi vastes que la RDC, l'obtention de données fiables est un impératif économique.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 18/11/25 16:01

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