Tunisie : Pourquoi Lazard serait-elle un grand atout pour la promotion des investissements ?

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Après les accusations adressées au ministre de la Coopération internationale et de l'investissement, Yassine Brahim, d'avoir recouru à la banque d'affaires franco-américaine, Lazard, afin d'accompagner le ministère dans la promotion du plan de développement quinquennal 2016-2020 (une pratique qui, selon certains députés, porte atteinte à la souveraineté de la Tunisie), nous avons pu avoir l'avis d'un haut responsable du dit ministère.

Notre interlocuteur a tenu, de prime abord, à préciser que le choix de cette banque se fait dans le strict cadre de la loi avec le pré accord signé du Président du Gouvernement.

"Nous sommes dans un processus de sélection qui se fait via une commission interministérielle dans laquelle se trouve un membre de la présidence du gouvernement et un membre du ministère des Finances", a-t-il rappelé.

Et d'ajouter que le choix a été fait après que plusieurs banques de premier ordre (les 4 plus grandes banques d'affaires du monde) aient été consultées, à savoir Lazard, Rothschild, Deutsche Bank et JP Morgan

"Le prétendu contrat signé n'en est pas un. En fait, il s'agit d'une version préliminaire proposée par la banque, et auquel nous avons apporté plusieurs modifications et les négociations se poursuivent encore", explique notre interlocuteur qui tient à souligner que le prix obtenu pour neuf mois de prestation est un prix extrêmement intéressant dans ce domaine car les responsables de Lazard ont exprimé en priorité leur volonté de travailler avec la Tunisie.

Pour comparaison, ajoute-t-il, un full audit d'une banque publique avoisine les 3 millions de dinars. D'ailleurs, le Groupement "PWC / MTBF a facturé un montant de 2,60 millions de dinars pour le full audit de la STB et trois de ses filiales, et le full audit de la BH et trois de ses filiales, confié au Groupement "Roland Berger Strategy Consultant / FICOM/ ORGA Audit" a coûté 2.369 millions de dinars.

Notre interlocuteur n'a pas manqué de rappeler que tous les pays qui réussissent font appel à l'assistance de ce type d'institutions centenaires qui bénéficient de compétences techniques indiscutables et surtout d'un portefeuille de clients et d'investisseurs de premier ordre qui nous fait défaut.

"Le seul moyen de convaincre des investisseurs sérieux est de savoir "parler leur langue", ce dont nous manquons énormément au sein de l'administration tunisienne utilisant en majorité des méthodes obsolètes de promotion et de financement de projets".

Toujours selon la même source, l'intervention de la banque d'affaires permettra de faire aussi un transfert de connaissances très utile pour la montée en gamme de notre administration. "Nous allons également inclure plusieurs jeunes à haut potentiel dans l'équipe de projet", annonce notre interlocuteur.

"L'objectif principal de cette consultation est d'avoir un conseil de pointe sur la façon optimale de sélectionner et présenter les grands projets afin de trouver les meilleurs investisseurs possibles, afin d'augmenter nos capacités de développement et surtout de créer de l'emploi. Nous visons au moins 5 milliards de dollars d'investissements directs. Pour financer les projets, beaucoup de documents doivent être préparés et présentés aux investisseurs au niveau des décideurs", souligne le responsable du ministère.

Et d'ajouter que la conférence sur l'Investissement de l'année prochaine sera l'aboutissement des négociations et verra la signature de plusieurs accords d'investissements dans le cadre du nouveau Code d'Investissement et de la loi PPP en particulier qui seront votées avant la fin d'année "si les populistes le veulent bien".

"Quoi qu'il en soit, la mission du ministère pour notre pays est claire : apporter le maximum d'investissements afin de créer de l'emploi et un développement inclusif sur l'ensemble du territoire", a-t-il déclaré.

A titre comparatif, le Maroc a récemment mandaté les banques Goldman Sachs et Rothschild & Cie pour la cession de la participation de l'Etat dans le capital d'Attijariwafa Bank. Rothschild gérera également le dossier d'ouverture du capital de l'office chérifien de phosphates et ceci malgré la forte présence des banques marocaines à l'international à l'instar de AttijariWafabank et la BMCE.

In fine, notre interlocuteur tient à rappeler que Lazard a été classée première banque d'affaires au monde par les agences Thomson Reuters et Bloomberg. Lazard est également leader mondial dans le conseil des États. La banque aide aujourd'hui l'Argentine, le Venezuela, la Côte d'ivoire et l'Egypte à redresser leurs finances et attirer les bailleurs de fonds.

Notons par ailleurs, qu'au cours du sommet de Sharm El-Chikh qui a eu lieu en mars dernier, l'Egypte a réussi à mobiliser plus de 72 milliards de dollars d'investissements.

O.E.O

Publié le 02/11/15 16:15

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