La masse monétaire dans l'UEMOA a poursuivi sa trajectoire ascendante, atteignant un sommet de 48 133,4 milliards FCFA à fin septembre 2024, selon les données publiées par la BCEAO. Cette progression annuelle de 3,8% (+1 773,8 milliards FCFA) reflète une expansion notable de la liquidité dans l'espace communautaire, malgré un environnement économique international complexe.
L'analyse des données révèle que cette évolution est essentiellement imputable à une nette hausse des créances intérieures, qui ont enregistré une progression de 8,3% (+4 620,3 milliards FCFA). Cette dynamique a toutefois été partiellement compensée par une contraction marquée des avoirs extérieurs nets, en repli de 8% (-96,9 milliards FCFA) à 1 108,3 milliards FCFA sur la période sous revue.
Les créances intérieures doivent leur essor principalement à une augmentation substantielle des créances nettes sur les Administrations publiques centrales, en hausse de 14,7% (+3 223,3 milliards FCFA) à 25 117,5 milliards FCFA. Cette progression reflète le recours accru des États membres au marché financier régional, notamment par l'émission de titres publics, dans un contexte de besoins croissants en financement budgétaire. Par ailleurs, les créances sur l'économie, bien que dans une moindre mesure, ont également contribué à cette tendance, enregistrant une hausse de 4,1%, atteignant ainsi 35 140,3 milliards FCFA.
Dans ce cadre, l'encours des portefeuilles de titres publics détenus par les investisseurs à travers la région a atteint 21 282,8 milliards FCFA à fin septembre 2024, en augmentation de 1 790,1 milliards FCFA par rapport à la même période en 2023. Ces chiffres confirment la montée en puissance du marché monétaire régional comme vecteur clé de financement des besoins souverains.
Amélioration de la couverture des importations par les réserves de change
Malgré le recul des avoirs extérieurs nets, qui pèse sur le niveau des réserves de change, la couverture des importations de biens et services a affiché une légère amélioration. Elle est passée de 3,4 mois à fin septembre 2023 à 3,6 mois un an plus tard, témoignant d'une résilience relative de la position extérieure globale de la zone.
Ces évolutions traduisent à la fois la robustesse de la demande domestique de financement et les défis liés à la vulnérabilité externe de l'UEMOA. Elles soulignent l'importance d'un pilotage monétaire et budgétaire rigoureux pour préserver l'équilibre macroéconomique dans un contexte de transformations structurelles et de pressions exogènes.
Dr Ange Ponou
Publié le 08/01/25 11:57
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