Ababacar DIAW - DG de Impaxis Securities : ‘’Pourquoi investir sur l’emprunt obligataire de la BIDC ?’’

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Ababacar DIAW - Directeur général de Impaxis Securities :

Pourquoi investir sur l'emprunt obligataire de la BIDC ?

 

Impaxis Securities est l'un des co-arrangeurs et co-chefs de file de l'emprunt obligataire de 50 milliards FCFA que lance la BIDC, la banque de développement et d'investissement de la CEDEAO, sur le marché régional de l'UEMOA ce lundi 10 mai.

Ababacar DIAW, le directeur général, présente l'opération et donne son avis d'expert sur le bouillonnement actuellement en cours sur le marché, en particulier à la BRVM.

Ababacar DIAW - Directeur général de Impaxis Securities

 

Impaxis Securities a conduit ces derniers mois des opérations emblématiques sur le marché régional comme celle de Sonatel qui a été couronnée par un grand succès avec la souscription d'importants investisseurs internationaux. C'est le cas aussi avec la BIDC. Comment se distingue Impaxis Securities sur ce marché ?

 Tout d'abord, permettez-moi de remercier nos partenaires qui nous ont fait confiance : Sonatel, première entreprise de la zone UEMOA, et BIDC, un acteur majeur dans le financement du développement en Afrique de l'Ouest.

IMPAXIS en tant que banque d'affaires s'efforce de structurer des solutions surmesures qui répondent parfaitement aux attentes et besoins de ses clients. IMPAXIS se veut un acteur majeur et innovant de la finance. Pour nos partenaires et nos équipes, nous avons une capacité d'intervention aussi bien sur le marché financier que sur le financement hors marché, en monnaie locale aussi qu'en devises. Le leitmotiv premier est l'identification du besoin du client et de là, structurer la solution la plus adaptée, répondant à ses besoins et en ligne avec les meilleures pratiques à l'échelle mondiale.

(…) nous avons une capacité d'intervention aussi bien sur le marché financier que sur le financement hors marché, tant en monnaie locale qu'en devises.

En sus de l'arrangement, cette approche combinée à notre accès privilégié à une base d'investisseurs régionaux et internationaux nous a également permis d'être leader dans le placement au moins sur les trois des quatre derniers emprunts obligataires privés que le marché financier régional a enregistré.

Nous remercions encore la BIDC pour la confiance et pour nous avoir mandaté en tant qu'arrangeur principal et chef de file du Consortium en charge du programme de levées de fonds de 240 milliards FCFA (équivalent 400 millions USD) qui commence avec cette première tranche de 50 milliards FCFA.   

La BIDC va se positionner comme le plus important émetteur non-souverain depuis la mise en place du marché financier régional en 1996.

 Ce programme de levée de fonds de 240 milliards FCFA est le plus important par un émetteur non-souverain depuis la mise en place du marché financier régional en 1996. Il intervient dans un contexte spécifique avec la pandémie actuelle de la Covid-19. La BIDC, de par son positionnement unique au sein de la région CEDEAO, entend jouer un rôle majeur pour le financement de la relance économique et le développement des différentes économies.

Sur cette opération, IMPAXIS est accompagné de Coris Bourse en tant que co-arrangeur et co-chef de file, et d'Ecobank Development Corporation (EDC) en tant que co-chef de file, les trois entités constituant le Consortium. Cette attelage, composé d'institutions africaines avec une profonde connaissance de la région et un accès unique à une base d'investisseurs régionaux et internationaux, a été un atout unique dans la structuration de l'opération.

 

L'on note en outre que Impaxis Securities jouit d'une grande confiance des grandes institutions pour leurs opérations. Comment expliquez-vous cette notoriété ?

Nous aimons à penser que notre approche, construite sur la base d'une analyse approfondie du client et du contexte, séduit nos clients.

Par ailleurs, nous sommes convaincus que cette décennie et celles à venir seront résolument africaines. C'est pourquoi nous nous définissons comme un acteur africain aux standards internationaux au service du continent.  

 

Le marché apparaît plus liquide, soutenu par les mesures de la BCEAO. Quel est votre regard sur ce nouveau contexte ?

La gestion de crise fait partie des attributions d'une banque centrale.  Les mesures prises ont consisté en l'accroissement de l'offre de liquidité de la Banque centrale à bas coût. Dans ce sens, le taux minimum de soumission aux opérations d'injection de liquidité est passé de 2,50% à 2,00% et le taux du guichet de prêt marginal a été ramené de 4,50% à 4,00%. De plus, la BCEAO et l'Agence UMOA-Titres ont pris des dispositions conjointes pour appuyer les Etats membres dans la mobilisation de ressources financières à faible coût sur le marché financier régional.

Au 31 Mars 2021, les Etats ont mobilisé plus de 1 577 milliards de FCFA en hausse de 18% par rapport à 2020, soit une hausse de 246 milliards de FCFA sur le marché régional par adjudication. Ces résultats mettent en exergue le regain de confiance des investisseurs, constitués essentiellement d'établissements de crédit au niveau de la zone UEMOA qui se positionnent à nouveau massivement sur les titres à moyen-terme et témoigne de la bonne situation de liquidité du marché.

(...) la crise a accru davantage les interactions entre les politiques monétaire et budgétaire.

De plus, la crise a accru davantage les interactions entre les politiques monétaire et budgétaire. Aujourd'hui, celles-ci se soutiennent mutuellement. Les banques peuvent abaisser les taux d'intérêt, stabiliser les marchés financiers à l'aide d'apports de liquidité et recourir à l'assouplissement quantitatif ou à d'autres mesures non conventionnelles de politique monétaire. De leur côté, les autorités budgétaires peuvent assurer la relance.

 

Des sociétés et institutions financières sollicitent de plus en plus au marché régional pour mobiliser des fonds. Faut-il conclure que notre marché est de plus en plus attractif ? Comment pourrait-on accroître l'intérêt pour notre marché ?

Selon nous, le marché financier peut et doit constituer un complément de premier choix à côté des banques, régionales et internationales, pour l'accompagnement de nos économies et surtout pour le secteur privé. 

La capitalisation boursière de notre marché, représentant 6% du PIB de l'UEMOA contre 11% au Nigéria et 55% au Maroc, met en exergue le potentiel encore non exploité.

La capitalisation boursière de notre marché, représentant 6% du PIB de l'UEMOA contre 11% au Nigéria et 55% au Maroc, met en exergue le potentiel encore non exploité. De par la structure du marché, des réformes à mener et de l'accès quasi illimité à des flux de capitaux, il y a ici un levier à saisir pour le financement du développement de nos économies et en particulier du secteur privé.

S'agissant du recours plus important du marché financier régional, nous pensons qu'un assouplissement des contraintes pour les PME-PMI qui sont les poumons de nos économies, serait bénéfique.

 

On sent les lignes bouger à la BRVM ces derniers mois avec des valeurs qui ne cessent de monter. Les sociétés se sont montrées plus que résiliente en 2020 et les premiers résultats trimestriels de 2021 sont plus que satisfaisants, et derrière les investisseurs réagissent positivement. Quelle est votre perception de ce brouillement ? Faut-il y voir des signes de la reprise tant attendue ?

Rappelons que, dans un marché efficient, c'est la croissance des profits des sociétés cotées qui est censée constituer le carburant de la hausse des cours de Bourse. La vigueur actuelle du marché actions reflète en partie l'amélioration des perspectives de reprise économique, qui se traduit par une croissance significative des résultats financiers des entreprises pour l'exercice 2020. A cela s'ajoute la baisse des taux sur le marché des obligations de ces deux dernières années accentuées par les mesures de baisse des taux d'intérêts de la BCEAO. En effet, les actions et les obligations sont “en concurrence” et leur rentabilité est régulièrement comparée par les intervenants sur le marché. Et plus le taux d'intérêt des obligations d'Etat est bas comme c'est le cas actuellement sur le marché monétaire, plus la rentabilité exigée en Bourse sur les actions sera faible.

La vigueur actuelle du marché actions reflète en partie l'amélioration des perspectives de reprise économique ...

 

Que faut-il à la BRVM pour retrouver ses heures de gloire ?

Nous pensons que la BRVM est toujours dans ses heures de gloire car marché principal d'une riche zone avec un potentiel extraordinaire non encore exploité.

Pour ce qui est de la baisse des cours ces dernières années, c'est un phénomène mondial qui a affecté tous les marchés Emerging/Frontiers markets (cf les performances des bourses africaines). C'est également le propre des marchés actions avec les cycles.

(...) les cours, sur certaines valeurs, sont significativement sous-évalués et donc c'est le bon moment pour investir dans une optique long terme.

Toutefois, nous pensons globalement que les cours, sur certaines valeurs, sont significativement sous-évalués et donc c'est le bon moment pour investir dans une optique long terme.

 

Nous pensons globalement que les cours, sur certaines valeurs, sont significativement sous-évalués et donc c'est le bon moment pour investir dans une optique long terme.

Depuis le début de l'année 2021 jusqu'au 30 avril dernier, les indices BRVM 10 et BRVM Composite ont enregistré́ des performances satisfaisantes respectivement de -0,55% et de +3,44%. Il apparait que les titres qui occupent la tête du palmarès des performances individuelles sont ceux des sociétés ayant annoncé des belles performances financières pour l'exercice 2020 et ayant maintenu ou augmenté le niveau du dividende versé. Dès lors, il paraît évident que les investisseurs sont très attentifs aux résultats financiers des sociétés dans lesquelles ils investissent.

Nous pensons que la BRVM est toujours dans ses heures de gloire ...

Il existe une corrélation forte entre les performances financières réalisées par une entreprise cotée et l'évolution de son cours de bourse bien que des éléments non fondamentaux sont des évènements qui par leurs effets peuvent influencer ce dernier. En effet, les cours boursiers reflètent à un instant donné le consensus implicite des investisseurs sur les perspectives à court/moyen terme des profits des entreprises. Ces cours boursiers peuvent être impactés, à la hausse ou à la baisse, par la communication des entreprises sur leurs perspectives de bénéfices pour l'exercice à venir ou sur leur stratégie à moyen terme. 

Une bonne communication financière des sociétés cotées conjuguée à une publication régulière de notes d'analystes pourrait permettre aux investisseurs d'avoir une meilleure visibilité sur la santé financière de ces derniers et leur permettre de prendre position sur certaines valeurs ‘'oubliées''.

En somme, une bonne communication financière des sociétés cotées conjuguée à une publication régulière de notes d'analystes pourrait permettre aux investisseurs d'avoir une meilleure visibilité sur la santé financière de ces derniers et leur permettre de prendre position sur certaines valeurs ‘oubliées'.

Certaines réformes également seraient nécessaires et il semble qu'il y a des travaux en cours dans ce sens.

 

Impaxis Securities est le chef de file de l'emprunt obligataire que la BIDC la banque de développement et d'investissement de la CEDEAO lance début mai. Pourquoi les investisseurs devraient souscrire à cette opération ?

La BIDC lance la première tranche de son programme d'émission avec un montant de 50 milliards FCFA. L'emprunt sera amorti sur une maturité de 7 ans à un taux d'intérêt de 6,50%/an net pour les investisseurs résidant en région UMOA. Les intérêts seront payables semestriellement à partir de la date de jouissance de l'opération et le remboursement du capital sera semestriel, après deux années de différé.

L'emprunt de la BIDC sera amorti sur une maturité de 7 ans à un taux d'intérêt de 6,50%/an net pour les investisseurs résidant en région UMOA.

Voir aussi - CEDEAO : La BIDC émet un emprunt obligataire sur le marché de l'UEMOA

S'agissant des attraits de cette opportunité, nous pouvons citer entre autres l'impact positif dans la relance de nos économies et la fiscalité attractive de 6,50% net par an.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 10/05/21 15:51

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