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La dynamique du commerce entre l'Afrique et le monde arabe pourrait franchir un nouveau cap. La Société islamique d'assurance des investissements et du crédit à l'exportation (ICIEC), assureur multilatéral opérant selon les principes de la charia et membre du Groupe de la Banque islamique de développement, et la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) annoncent la signature d'un partenariat destiné à lever un frein majeur aux échanges du corridor arabo-africain, à savoir le déficit d'information et l'insuffisance d'outils d'atténuation des risques pour les entreprises.
Ce protocole d'accord offre un cadre inédit permettant de rapprocher deux institutions clés du financement du commerce, avec l'objectif de stimuler les investissements, fluidifier les flux commerciaux et renforcer la capacité des entreprises à opérer dans des environnements souvent perçus comme risqués.
Un partenariat basé sur le partage du risque et l'intelligence économique
Au cœur de l'accord signé le 27 octobre 2025 par les dirigeants des deux institutions, figure une série de mécanismes de coopération jugés hautement stratégiques. L'ICIEC mettra à profit son expertise en matière d'assurance et de couverture du risque politique et commercial, tandis qu'Afreximbank mobilisera ses capacités d'intermédiation financière et ses plateformes numériques.
L'accord prévoit notamment des mécanismes conjoints de partage des risques pour faciliter la mobilisation de financements commerciaux ; un échange structuré d'informations afin de pallier le manque de données sur les marchés régionaux ; le renforcement des plateformes numériques d'Afreximbank, dont TRADAR Intelligence et TRADAR Regulations, destinées à éclairer les décisions des exportateurs et investisseurs ; des programmes coordonnés de renforcement des capacités pour les acteurs publics et privés ; et le déploiement de l'initiative AfrexInsure, qui complète la boîte à outils d'atténuation des risques disponibles sur le continent.
L'approche est pensée pour transformer un obstacle récurrent (le manque d'informations fiables et de produits de couverture) en avantage stratégique.
Un levier décisif pour les entreprises africaines et arabes
Pour l'ICIEC, cette alliance constitue un moyen d'élargir son influence tout en consolidant la chaîne de financement du commerce. Son directeur du développement commercial, Yasser Alaki, souligne que la coopération permettra aux entreprises ‘'de passer de l'ambition à l'action'' en leur offrant des garanties adaptées.
Afreximbank y voit également un accélérateur naturel de son ambition d'intégration commerciale africaine. Pour son vice-président exécutif, Haytham ElMaayergi, ce partenariat renforce le ‘'pont commercial arabo-africain'', un objectif stratégique qui vise à connecter deux régions représentant ensemble plus de 700 millions d'habitants et un PIB cumulé supérieur à 3 000 milliards de dollars.
L'accord intervient dans un contexte où les économies arabes intensifient leurs investissements en Afrique, tandis que les États africains cherchent à diversifier leurs partenaires financiers et à sécuriser leurs échanges dans un environnement mondial plus instable.
La montée en puissance de la finance islamique, l'essor des plateformes numériques de renseignement commercial et la demande croissante de produits de couverture font de ce partenariat un outil particulièrement pertinent.
En associant la capacité financière d'Afreximbank à l'expertise assurantielle de l'ICIEC, les deux institutions construisent un instrument structurant pour la prochaine phase de développement des échanges arabo-africains.
La Rédaction
Publié le 18/11/25 09:32