Afrique : 10 ans de suivi des risques dévoilent les nouveaux moteurs de croissance

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L'Afrique n'attend plus, elle s'organise. C'est le constat dressé par la 10e édition de l'Africa Risk-Reward Index (ARRI), publiée par le cabinet international de conseil Control Risks, en partenariat avec Oxford Economics Africa.

Depuis près de dix ans, cet indice suit l'évolution des économies de 24 marchés africains, croisant analyses politiques, sécuritaires et économiques. L'édition 2025 confirme la montée en puissance d'un continent où la stabilité des risques masque des dynamiques divergentes et des opportunités de croissance inédites.

Un risque global stable, mais des trajectoires contrastées

Depuis 2017, le niveau de risque en Afrique est resté relativement constant, tandis que les perspectives de rendement ont nettement rebondi. Mais derrière cette apparente stabilité, deux réalités coexistent. D'un côté, les économies qui mènent des réformes structurelles progressent et offrent un cadre favorable aux investisseurs pionniers. De l'autre, plusieurs marchés majeurs peinent à concrétiser leurs ambitions, freinés par des difficultés d'exécution.

‘'L'Afrique récompensera les organisations qui construisent des modèles résilients et intégrés au niveau régional, et non celles qui s'appuient sur des stratégies d'acheteur unique et de marché unique'', souligne Patricia Rodrigues, directrice associée de Control Risks.

Les entreprises gagnantes privilégient les stratégies locales

Selon l'ARRI 2025, les entreprises les mieux positionnées sont celles qui s'ancrent dans les réalités locales.Elles misent sur la demande régionale, participent à la structuration des chaînes de valeur africaines et se préparent à la volatilité intérieure. Dans cette logique, l'intégration régionale et le recours croissant au capital local transforment la manière dont la croissance est financée.

Les économies en réforme ouvrent la voie à des rendements supérieurs, mais exigent des acteurs économiques une capacité à s'adapter. Les marchés dits d'ancrage, quant à eux, restent attractifs mais conditionnent l'investissement à des avancées concrètes en matière de gouvernance et de régulation.

Le rapport met en lumière 4 dynamiques clés qui redessinent le paysage économique africain.

D'abord, la politique industrielle modifie en profondeur les chaînes de valeur : plusieurs pays, de la Guinée au Mozambique, évoluent du rôle d'exportateurs de matières premières vers celui d'acteurs spécialisés au niveau régional.

Ensuite, l'économie des corridors s'impose comme moteur de développement, à l'image du projet de Lobito en Angola qui stimule la coopération industrielle transfrontalière et inspire d'autres initiatives.

Troisième tendance, le capital local gagne en importance. Le développement des obligations ‘'panda'' et ‘'samouraï'', l'essor des fonds de pension et l'augmentation de la part de la dette intérieure renforcent l'autonomie financière du continent.

Enfin, un repositionnement stratégique est en cours. L'Afrique s'industrialise selon ses propres conditions et réduit sa dépendance aux financements extérieurs.

Pour Patricia Rodrigues, le changement est palpable : ‘'L'ère de l'aide touche à sa fin ; l'ère opérationnelle est arrivée''. Le message de cette 10e édition de l'ARRI est sans ambiguïté. L'Afrique n'est plus seulement une terre de promesses, mais un espace où les opportunités se concrétisent, à condition d'adopter une vision adaptée, intégrée et résiliente.

À l'heure où la compétition mondiale s'intensifie, les investisseurs capables de lire cette recomposition auront une longueur d'avance.

La Rédaction

Publié le 17/09/25 09:23

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