British International Investment (BII), l'institution de financement du développement du Royaume-Uni, et FirstRand, l'un des plus puissants groupes financiers africains, annoncent la mise en place d'un dispositif de financement de 150 millions de dollars, soit 85 milliards FCFA, destiné à soutenir la décarbonation des secteurs les plus émetteurs du continent. Un partenariat présenté comme un jalon majeur dans la structuration du financement de la transition en Afrique.
Alors que le continent africain fait face à une pression croissante liée au changement climatique, ce mécanisme vise à répondre à l'un des défis les plus complexes : accompagner des industries indispensables mais fortement émettrices de CO₂ dans leur transition vers des modèles bas carbone. Le dispositif permettra aux entreprises de bénéficier de financements ciblés pour investir dans des technologies, équipements et pratiques plus propres, tout en préservant l'emploi et la compétitivité. Un levier essentiel dans un contexte où la transition énergétique ne peut se faire au détriment du développement économique. Selon les deux institutions, l'ambition est claire : accélérer la décarbonation tout en maintenant la croissance, en cohérence avec les principes de l'Accord de Paris.
Pour BII, ce partenariat marque une première. Il s'agit de son tout premier investissement dédié au financement de la transition, une étape à forte portée symbolique et stratégique. L'institution britannique apportera non seulement des ressources financières, mais également un soutien technique pour structurer un cadre solide de financement de la transition au sein de FirstRand et de ses filiales, RMB et FNB. Tous les financements s'inscriront dans la politique du gouvernement britannique concernant l'appui aux projets énergétiques à l'étranger. Ce mécanisme entend aussi jouer un rôle pionnier sur le marché africain en érigeant le financement de la transition en nouvelle classe d'actifs, offrant un modèle reproductible pour d'autres acteurs financiers.
Avec des économies africaines encore largement dépendantes des industries extractives et des infrastructures énergétiques traditionnelles, la mise en place de solutions de financement adaptées à la transition constitue un enjeu stratégique majeur. Ce nouveau dispositif BII–FirstRand pourrait servir de référence pour les futurs financements climatiques mobilisés sur le continent, en contribuant à labelliser la transition comme une classe d'actifs à part entière, capable d'attirer capitaux privés et investissements institutionnels.
Narcisse Angan
Publié le 26/11/25 15:44


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