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Le 6 mai 2025, le ministre camerounais des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique par intérim, Fuh Calistus Gentry, a présidé une réunion du comité de restructuration mis en place pour peaufiner la relance de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Cette assise qui a réuni autour de la même table le ministre, le top management de la CICAM, des représentants de la Société nationale d'investissement (SNI) et du groupe industriel Arise IIP, avait pour objectif d'examiner le nouveau plan de redynamisation de l'entreprise publique textile, aujourd'hui en quasi-faillite.
Lors des échanges, le directeur général de la Cicam a présenté un Plan d'affaires 2025-2029, censé moderniser l'appareil productif de l'entreprise et relancer ses activités. À court terme, un plan d'action de trois mois a également été remis au ministre et sera soumis au groupe Arise IIP, identifié comme partenaire technique et financier prioritaire dans le processus de relance.
Les services de communication du ministère de l'Industrie, contactés par Sika Finance au sujet de l'implication exacte d'Arise dans ce processus, ont indiqué, sans plus de détails que
Le processus est en cours. ''Pour l'heure, nous sommes au niveau des négociations avec des partenaires stratégiques. Vous pouvez vous renseigner sur le groupe ARISE IIP qui fait partie des potentiels partenaires. Vous aurez toutes les informations dès que possible.''
Ce n'est pas la première fois qu'Arise IIP est associé au plan de restructuration de la Cicam. Dès février dernier, des informations obtenues auprès de sources crédibles, faisaient état d'une probable entrée du groupe industriel dans le capital ou la gestion opérationnelle de la société textile publique. Cette annonce faisait suite à un accord stratégique conclu en octobre 2024 entre Arise IIP, la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) et le groupe suisse Rieter AG. Cet apport a pour objectif de faire émerger une capacité continentale de transformation de 500 000 tonnes de coton africain sur les cinq prochaines années, à travers un financement structuré de 5 milliards de dollars américains.
Ce ''Plan de la Renaissance du Textile Africain'', tel qu'annoncé par les trois partenaires, vise à créer jusqu'à 500 000 emplois directs, implanter localement des centres de réparation de machines, réduire les importations annuelles de textile en Afrique et stimuler les exportations vers les États-Unis via l'AGOA. Les pays africains retenus devront disposer d'infrastructures industrielles de base, d'un accès fiable à l'énergie, et contribuer financièrement à la structuration des projets. Des centres de formation professionnelle sont également prévus pour accompagner la montée en compétences locales.
En l'état actuel, l'engagement formel d'Arise IIP au Cameroun reste à officialiser. Mais les enjeux sont considérables. Car la Cicam, autrefois fleuron de l'industrie textile nationale, est en état de délabrement avancé. D'après le rapport 2022 sur la situation des entreprises publiques, ses capitaux propres sont négatifs, à hauteur de -16,3 milliards FCFA, largement en dessous de son capital social (1,5 milliard FCFA). Son résultat net annuel est déficitaire de 3,2 milliards FCFA, et ses dettes culminent à 31 milliards FCFA. Les usines sont à l'arrêt, le parc industriel est vétuste, et pour la Journée internationale de la femme 2024, la Cicam a dû importer deux millions de mètres de pagne d'Inde, faute de capacité de production nationale.
Ce déclin industriel a des conséquences sociales lourdes. Le 1er avril 2024, les employés de la Cicam ont de nouveau manifesté au siège de Douala, exigeant le paiement de 13 mois d'arriérés de salaires. Le collectif des délégués du personnel évalue ces arriérés à 1,82 milliard FCFA.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 09/05/25 16:42
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