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L'année 2025 est en passe de rester comme un tournant majeur dans l'histoire de l'industrie automobile mondiale. En effet, pour la première fois depuis l'essor du véhicule électrique, Tesla est sur le point de perdre son statut de numéro un mondial, au profit du constructeur chinois BYD, dont la montée en puissance apparaît désormais irréversible. Les chiffres définitifs ne sont pas encore tous publiés, mais les données disponibles depuis ce 29 décembre et relayé par des sources internationales dessinent déjà un verdict sans appel.
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Basé dans la métropole de Shenzhen, dans le Sud-Est de la Chine, BYD a franchi ce jour, un seuil symbolique et stratégique. Le groupe chinois a dépassé les 2 millions de véhicules 100% électriques vendus avant la fin novembre, devenant ainsi le premier constructeur mondial à atteindre un tel volume sur une seule année. A la même période, Tesla affiche environ 1,22 million d'unités écoulées, un écart jugé désormais impossible à combler par la plupart des analystes du secteur.
Cette domination commerciale s'est accompagnée d'une performance financière tout aussi marquante. BYD a enregistré 107 milliards de dollars (59 607,6 milliards FCFA) de chiffre d'affaires, dépassant pour la première fois Tesla, dont les revenus se sont établis à un peu plus de 97 milliards de dollars (54 036,8 milliards FCFA). Une bascule symbolique, qui consacre la transformation du constructeur chinois en géant industriel global.
Stratégie de prix agressive et exécution industrielle redoutable
Le succès de BYD repose en grande partie sur une politique de prix agressive, rendue possible par une intégration verticale poussée, une maîtrise de la chaîne d'approvisionnement et un soutien structurel de l'écosystème industriel chinois. Cette stratégie lui permet de proposer des modèles compétitifs sur tous les segments, de la citadine électrique accessible aux véhicules plus haut de gamme. Si cette approche alimente les critiques de concurrents occidentaux, qui dénoncent un secteur chinois largement subventionné, elle offre à BYD un avantage décisif dans un contexte mondial marqué par la sensibilité accrue des consommateurs aux prix.
Tesla sous pression sur ses marchés historiques
A l'inverse, Tesla traverse une phase de fragilisation, notamment en Europe et aux Etats-Unis. La suppression du crédit d'impôt américain de 7 500 dollars pour les acheteurs de véhicules électriques a provoqué un effet d'anticipation des ventes au troisième trimestre, suivi d'un net ralentissement attendu au quatrième trimestre. Le consensus des analystes de FactSet, plateforme fournissant des données financières aux professionnels de l'investissement, anticipe ainsi 449 000 livraisons au quatrième trimestre, avec un total annuel estimé à 1,65 million de véhicules en 2025, soit une baisse d'environ 7,7% sur un an.
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Les projections les plus prudentes sont encore plus sévères. Deutsche Bank, plus grande privée allemande voire de la zone euro, table sur seulement 405 000 livraisons au quatrième trimestre, évoquant un effondrement des ventes en Amérique du Nord (-33%) et en Europe (-34%), et un recul plus modéré en Chine (-10%). A ces facteurs économiques s'ajoutent des éléments politiques et d'image. La proximité affichée d'Elon Musk avec le président américain Donald Trump, de retour à la Maison Blanche et ouvertement climatosceptique, a suscité des appels au boycott, notamment en Europe, où l'image de la marque s'est nettement dégradée.
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Au-delà du duel BYD–Tesla, l'année 2025 marque un changement d'équilibre profond dans l'industrie automobile mondiale. La Chine ne se contente plus d'être un marché ou un atelier. Elle impose désormais ses champions industriels au sommet de la hiérarchie mondiale. En détrônant Tesla, BYD symbolise cette nouvelle réalité, où la compétitivité se joue autant sur les coûts, l'industrialisation et l'accès aux marchés que sur l'innovation technologique. Le défi sera de consolider son leadership dans un monde de plus en plus protectionniste
Narcisse Angan
Publié le 29/12/25 17:02