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Dans la dernière édition de sa note sur la situation économique du Burkina Faso publiée ce 10 juin 2021, la Banque mondiale a analysé les fondamentaux macroéconomiques actuels du pays ainsi que les problématiques spécifiques liées à son développement.
Une croissance de 2% en 2020
A première vue, après avoir rappelé que l'économie burkinabé a été résiliente avec une croissance du PIB de +2% en 2020, malgré la crise sanitaire, soutenue par la bonne orientation des secteurs primaire (+5,2%) et secondaire (+12,8%), l'institution financière internationale s'est appesantie sur la qualité de la politique économique menée dans le pays au cours de la dernière décennie.
Source : Banque mondiale
La qualité de la politique économique s'est détériorée
Il ressort de cette analyse que la qualité de la politique économique du Burkina Faso s'est progressivement détériorée durant les dix dernières années, sous l'effet de la baisse des performances de sa politique budgétaire.
Source : Banque mondiale
La Banque mondiale explique en effet que l'augmentation soutenue des dépenses publiques observée sur la période a été essentiellement drivée par la croissance très forte de la masse salariale et des transferts courants élevés, aux dépens notamment des dépenses d'investissement public qui ont stagné.
En revanche, le niveau de mobilisation des recettes intérieures n'a pas suivi la même tendance que les dépenses publiques et a stagné, après quelques progrès notés au début des années 2010.
La dette publique devrait s'alourdir en 2021
Par ailleurs, la Banque mondiale a indiqué que la composition de l'encours de la dette publique devrait continuer à évoluer en défaveur des financements concessionnels jugés moins coûteux. L'encours de la dette intérieure pourrait ainsi dépasser celui de la dette extérieure pour la première fois en 2021.
Source : Banque mondiale
"Le financement concessionnel étant limité et aucune autre option de financement n'étant disponible, le gouvernement devra recourir à des emprunts plus coûteux sur le marché régional pour financer le déficit", explique le rapport.
La dette intérieure qui devrait devenir la part majoritaire (51%) du stock global de la dette publique, équivalente à 27,1% du PIB en 2021, sera notamment tirée par la mobilisation nette de 357 milliards FCFA sur le marché financier régional.
En outre, en raison du fort taux d'amortissement de la dette, les émissions prévues par le pays s'élèvent à 925 milliards FCFA (10% du PIB), soit le deuxième niveau le plus élevé de la région.
Au total, les perspectives macroéconomiques du Burkina Faso restent sujettes à des incertitudes principalement liées à la pandémie de la Covid-19, aux fluctuations des prix des matières premières ainsi qu'à la crise sécuritaire qui pourrait affecter les activités minières tout en menaçant les exportations d'or.
Dr Ange Ponou
Publié le 11/06/21 17:55
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