Cameroun : En 4 ans, les coûts des Bons du trésor camerounais ont augmenté de plus de 100%

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Entre 2020 et 2024, le coût d'emprunt à court terme du Cameroun sur le marché régional des titres publics a connu une envolée spectaculaire. Les taux d'intérêt moyens servis sur les bons du Trésor assimilables (BTA) ont été multipliés par plus de deux, passant de 2,67 % à 6,33 %, soit une augmentation de 137,08%. C'est ce que révèle le rapport 2024 sur l'économie camerounaise, publié récemment par le ministère de l'Économie.

Cette forte progression marque une rupture avec la trajectoire antérieure du pays, longtemps reconnu pour sa prudence en matière de rémunération des investisseurs sur le marché sous-régional de la BEAC (Banque des États de l'Afrique centrale). Le Cameroun figure désormais parmi les États de la zone CEMAC qui offrent les rendements les plus élevés sur leurs titres publics à court terme. En février 2025, il a même proposé un taux moyen de 6,95 % sur ses BTA, un niveau inédit depuis le lancement du marché en 2011. Ce taux est supérieur à la moyenne du marché régional, qui s'est établie à 6,88 % pour le même mois.

À titre comparatif, les BTA camerounais affichaient encore un taux moyen de 2,8 % en février 2022, puis 4,12 % un an plus tard, avant de grimper à 6,58 % dès février 2024, dans un contexte de hausse généralisée des taux dans la zone.

A en croire le ministère camerounais de l'Economie, le renchérissement du coût de l'endettement découle de plusieurs facteurs. Dans le rapport évoqué supra, ce département ministériel évoque notamment le resserrement de la politique monétaire de la BEAC, amorcé fin 2021 pour contenir l'inflation ; la compétition accrue entre États pour capter l'épargne disponible en proposant des taux plus attractifs ; et enfin, une demande croissante de financement à court terme.

Cette dynamique pèse lourdement sur le budget. " En 2024, les charges d'intérêts sur la dette ont représenté 8 % des recettes budgétaires, un des ratios les plus élevés des dix dernières années. Cette hausse s'explique à la fois par des échéances plus nombreuses – en raison de la maturité d'anciens engagements – et par le niveau élevé des taux d'emprunt ", souligne le rapport sur l'économie camerounaise en 2024.

En parallèle, les taux directeurs de la BEAC, comme le Taux de la Facilité Marginale de Prêt (TFMP) et le Taux d'Intérêt des Appels d'Offres (TIAO), sont restés élevés, " contribuant à maintenir la pression sur les coûts de financement. "

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 24/07/25 16:51

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