Cameroun : L’ATIDI va déployer ses services de garantie aux investisseurs et au secteur privé

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C'est une offensive stratégique que lance l'African Trade and Investment Development Insurance (ATIDI) au Cameroun. Du 5 au 9 mai 2025, cette institution panafricaine déploie officiellement ses activités dans le pays, à travers un atelier de lancement organisé d'abord à Yaoundé, puis à Douala. A en croire un document officiel que Sika finance a pu consulter, cette institution nourrit l'ambition d'établir un ancrage durable sur le marché camerounais et, plus largement, en Afrique centrale, en mettant à disposition ses produits d'assurance contre les risques politiques et commerciaux.

Cette entrée en scène très institutionnelle placée sous le haut patronage du Premier ministre Joseph Dion Ngute " vise à positionner ATIDI comme un partenaire-clé pour les investisseurs, les entreprises locales, les banques, les compagnies d'assurance, ainsi que les pouvoirs publics engagés dans la mobilisation de financements extérieurs à des conditions plus favorables ", peut-on lire dans le document susmentionné

Ce que propose concrètement ATIDI au Cameroun, c'est une gamme de solutions assurantielles taillées pour un écosystème encore frileux face aux risques souverains ou de contrepartie. L'institution offre des garanties contre les risques politiques (expropriation, inconvertibilité, rupture de contrat par l'État, etc.) et les risques de crédit commercial (retards ou défauts de paiement).

Au cours de l'atelier, un important dispositif de sensibilisation est prévu à l'endroit des opérateurs économiques. Il est prévu des Panels de discussion, des présentations ciblées pour les entreprises, des tables rondes avec les acteurs du financement, et des sessions de réseautage. Les dirigeants d'ATIDI insisteront notamment sur leur capacité à accompagner les projets structurants dans des secteurs comme l'énergie, les infrastructures, l'agriculture ou encore les services financiers, autant de domaines stratégiques pour la mise en œuvre du Plan stratégique " Cameroun Vision 2035 ".

Une offre qui tombe à point nommé

Le lancement d'ATIDI intervient aussi dans un contexte réglementaire favorable. En mars 2025, la Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC) a officiellement inscrit l'institution sur la liste des entités bénéficiant d'un coefficient de pondération du risque de 0 %. Autrement dit, les banques opérant dans la zone CEMAC peuvent désormais considérer les engagements couverts par ATIDI comme sans risque dans le calcul de leurs exigences de fonds propres. Une aubaine pour le financement d'investissements productifs dans un contexte où le crédit au secteur privé reste insuffisant, et les investisseurs boudent de plus en plus les emprunts du Cameroun.

Le directeur général du Trésor, Moh Sylvester Tangongho, l'a rappelé lors du colloque international sur la dette souveraine des États de la CEMAC tenu les 10 et 11 avril à Yaoundé. " Les taux d'intérêts sont élevés. Il y a deux ans, on levait les bons du Trésor de 3 à 6 mois à 2,2 %. Actuellement, on est à 6 %, 6,5 % ", a-t-il souligné. Plus inquiétant encore, les taux de couverture se sont effondrés. " Avant, on avait des taux de couverture qui allaient jusqu'à 300 %. Aujourd'hui, on peine parfois à lever la totalité des montants sollicités ", a-t-il conclu.

Le Cameroun devient le 25e pays d'Afrique à accueillir officiellement les services d'ATIDI. Fondée en 2001 par sept États africains, l'institution – ex-ACA (African Trade Insurance Agency) – s'est progressivement imposée comme un acteur central du financement sécurisé en Afrique. En 2024, ses fonds propres atteignaient 791,5 millions de dollars, et ses couvertures ont porté sur plus de 88 milliards de dollars de transactions depuis sa création.

Sa solidité financière est validée par les agences internationales. Notée " A/Stable " par Standard & Poor's depuis plus d'une décennie, ATIDI a vu sa note récemment relevée à A2/Positive par Moody's. Dans la seule zone CEMAC, elle a déjà couvert des projets pour plus de 1 000 milliards de FCFA (environ 1,4 milliard de dollars), avec un intérêt marqué pour les secteurs jugés prioritaires pour le développement durable.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 06/05/25 11:27

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