Dans son dernier rapport d'analyse du secteur de l'éducation et de la formation au Cameroun, l'Institut national de la statistique (INS) révèle des chiffres qui suscitent la curiosité. Selon l'institution publique, le taux de chômage chez les jeunes camerounais âgés entre 25 et 35 ans et titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur, est de 14,8% soit 5 fois celui des non-scolarisés de la même tranche d'âge évalué à 3%. Chez ceux dont le niveau d'instruction s'est arrêté au primaire, ce taux est de 4,2% contre 7,2% pour le secondaire (premier cycle) et 10,2% pour ceux du secondaire second cycle.
Traduction : plus les jeunes sont instruits, moins ils ont de chances d'être insérés dans la vie professionnelle. "Ce paradoxe, explique l'INS, révèle la profonde inadéquation des formations avec la demande du marché du travail qui repose principalement sur des emplois peu ou pas qualifiants".
En gros, le statisticien public pose le problème de l'emploi décent au Cameroun. Le secteur moderne n'offrant que 10% des emplois, cela crée une insuffisance d'opportunités pour les individus les plus qualifiés, en quête pour la plupart d'un emploi décent (c'est-à-dire qui garanti un revenu, des droits, la protection sociale, le développement personnel, l'équité…). En 2022, seulement 41,7% des sortants du système de formation professionnelle se sont insérés dans le marché du travail.
De l'autre côté, les moins ou pas instruits du tout, ne s'encombrent pas de ces exigences et captent les opportunités qui s'offrent à eux. Ce qui développe, selon l'INS, une mauvaise structuration du marché du travail. "Face au manque d'opportunités décentes d'emplois et à la quasi-absence d'un système de protection sociale, les jeunes, surtout les moins instruits s'organisent selon une logique d'occupation, afin qu'aucun individu ne soit exclu d'une activité qui lui permettrait de dégager un revenu".
Malgré le faible taux d'insertion, le niveau d'instruction des jeunes camerounais ne cesse de croître. L'INS révèle par exemple que le taux de scolarisation du supérieur a progressé en moyenne de 12,14% entre 2018-2022. Les séries scientifiques et techniques, ont soutenu cette dynamique avec une hausse des effectifs de 35% en 2018-2019 à 45% en 2021-2022, soit une augmentation de 10 points de pourcentage.
Cédrick Jiongo
La Rédaction
Publié le 13/12/23 15:14
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