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Sur la période de 12 mois s'achevant le 30 septembre 2023, l'encours des crédits octroyés par les banques en activité dans la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) a connu une croissance positive de 1 330 milliards FCFA (+14%) pour s'établir à 10 837,6 milliards FCFA, selon les données de la BEAC, la Banque centrale de la région. C'est l'écart le plus important depuis octobre 2022, signe que les banques ont renforcé leur exposition sur les prêteurs domestiques malgré la multiplication des chocs exogènes et des contraintes internes (resserrement de la politique monétaire).
Cette tendance positive des encours de crédit est observée dans quasiment tous les pays à l'exception de la Centrafrique où les banques ont réduit leurs volumes de prêts de 2%. Les 17 banques en activité au Cameroun détiennent près de la moitié (46%) de l'encours régional et 45,59% des prêts à long terme. Le Gabon pointe à la 2ème position avec 16,7% de l'encours, suivi du Congo (13,22%), du Tchad (8,7%) et de la Guinée équatoriales (8,3%).
Par maturité, les données de la banque centrale laissent voir que les crédits à long terme, qui servent à l'investissement, ont connu une progression de 30% à 374,1 milliards FCFA contre 289,4 milliards FCFA un an auparavant. Quoiqu'en hausse les crédits de longue maturité ne représentent cependant que 3,5% de l'encours global des banques de la CEMAC. Ces dernières privilégient davantage les prêts de court et moyen terme destinés à la consommation, à l'équipement ou encore à combler les besoins immédiats de trésorerie des entreprises et même des États. Cette catégorie d'emprunts représente 96,5% du portefeuille des banques au 30 septembre.
La sous-allocation des ressources pour financer l'investissement peut contraster avec la surliquidité actuelle du système bancaire régional. La BEAC estime à plus de 2 600 milliards FCFA, les réserves excédentaires des banques commerciales. De la liquidité "oisive" qui, si injectée dans l'économie réelle, aurait permis de relever de 27% l'encours actuel et booster des secteurs de production.
La Banque centrale, elle, perçoit cette surliquidité comme un frein à la transmission de sa politique monétaire qui vise à juguler les pressions inflationnistes dans la région. Après 4 relèvements successifs de ses taux, et le constat que cela ne ralentissait pas l'octroi de crédits et donc la création monétaire, la BEAC a récemment opté pour l'émission de Bons du Trésor en vue d'absorber la liquidité du système bancaire régional. Une décision qui sera implémentée à partir de 2024 et dont il faudra mesurer les effets à la fois sur le niveau des prix mais également sur les États de la région, qui se replient systématiquement sur le marché domestique dans un contexte de durcissement des conditions financières mondiales.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 22/12/23 01:01
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