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Les réserves de change des 6 pays membres de la CEMAC devraient se situer à 6 539 milliards FCFA (environ 11 milliards USD) au 31 décembre 2024, selon les projections faites par la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) lors de la dernière réunion du comité de politique monétaire. En rythme annuel, ce volume serait en baisse de 5 %, mais rapporté à la même période deux ans en arrière, le niveau des avoirs connaîtrait une coupe importante de 461 milliards FCFA (-6,6%).
En effet, au 31 décembre 2022, la BEAC avait un pic de 7 000 milliards FCFA soutenu par une accélération des rétrocessions de devises par les agents économiques en application de la nouvelle réglementation sur le change. En gardant le même rythme, la Banque centrale estimait alors pouvoir atteindre les 9 000 milliards FCFA à la fin de l'année 2024.
Cette dégradation des réserves de change est le fait d'un “accroissement des besoins en devises de la zone” pour couvrir les importations de marchandises des pays de la région. Or, dans le même temps, les entrées de devises issues des ventes extérieures connaissent une augmentation moins conséquente. En juin dernier, le gouverneur de la BEAC a tiré la sonnette d'alarme, indiquant que ces sorties excessives des devises étaient dues aux importations de carburant.
“Aujourd'hui dans la CEMAC, tous les pays importent les produits pétroliers finis. Cela fragilise notre position extérieure. Le Tchad, qui produit du pétrole brut et dispose d'une raffinerie sur place, importe également des produits finis. Nous réglons ces factures en dollars, ce qui nous expose à un risque d'érosion des réserves de change”, a martelé Yvon Sana Bangui. Le gouverneur de la banque centrale a également exhorté le Cameroun à restaurer sa raffinerie de pétrole afin d'arrêter la saignée.
Constitué des avoirs en or, des droits de tirage spéciaux (DTS) et des avoirs en devises, les réserves de changes sont également un indicateur de stabilité monétaire pour les pays de la CEMAC. Ils doivent représenter au moins 60 % des engagements à vue de la BEAC, équivalant à au moins trois mois d'importations des biens et services et du service de la dette extérieure. À fin 2024, la BEAC projette ce taux de couverture à 69,2 % représentant 4,5 mois d'importations. Ce qui traduit une position extérieure encore confortable.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 26/09/24 11:07
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