Centrafrique : un fonds de garantie de 10 milliards FCFA pour renforcer l’accès au crédit des PME

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La République centrafricaine a lancé, le 21 mai 2025 à Bangui, le Fonds national de garantie et d'investissement (FNGI), un nouvel instrument financier destiné à améliorer l'accès au crédit pour les Micro, Petites et moyennes entreprises (MPME). Doté d'un capital de 10 milliards FCFA (environ 17,7 millions de dollars), ce fonds s'inscrit dans le cadre du projet d'Investissement et de Compétitivité des Entreprises pour l'Emploi (I-Compète), soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 30 millions de dollars sur cinq ans.

La cérémonie de lancement s'est tenue à l'hôtel Ledger Plazza, en présence du ministre centrafricain des Finances, Hervé Ndoba, et de plusieurs partenaires techniques. Le fonds vise à répondre à un problème structurel. En effet, en dépit d'un dynamisme entrepreneurial croissant dans le pays, seuls 22 % des PME à Bangui ont eu accès à un crédit formel ces dernières années, selon les données partagées par Guido Rurangwa, représentant de la Banque mondiale.

Le FNGI bénéficiera d'une capitalisation initiale de 3 milliards FCFA (environ 5 millions de dollars). Grâce à un effet de levier estimé entre 2 et 3, ce fonds pourrait garantir des prêts bancaires pour un montant total de 6 milliards à 9 milliards FCFA (10 à 15 millions de dollars). Ce mécanisme consiste à multiplier l'impact de la somme investie par l'État ou les bailleurs. En clair, avec 1 dollar en garantie, les banques peuvent accorder jusqu'à 2 à 3 dollars de prêts, tout en réduisant leur risque de défaut.

D'après un document disponible sur le site internet du ministère centrafricain des Finances, la structuration du FNGI repose sur plusieurs piliers clés. " Le fonds adoptera une gouvernance d'entreprise renforcée, des procédures opérationnelles transparentes et un modèle économique durable. Ce dernier devra trouver un équilibre entre la couverture des risques de crédit pour les banques et un coût suffisamment attractif pour favoriser leur adhésion au dispositif, tout en évitant l'aléa moral, c'est-à-dire l'incitation à prendre des risques excessifs sans en assumer les conséquences ", lit-on dans le document susmentionné.

Le FNGI sera également soumis à la supervision indépendante du régulateur bancaire local. Un système rigoureux de suivi et d'évaluation (S&E) sera mis en place, notamment pour les intermédiaires financiers et les institutions financières participantes, accompagnés de directives précises comme une liste négative des secteurs non éligibles au financement.

A2F Consulting, partenaire technique

Pour piloter le processus d'opérationnalisation du FNGI, le gouvernement a sélectionné le cabinet A2F Consulting. Cette firme internationale, spécialisée dans l'analyse économique, la gestion des risques, l'efficacité organisationnelle et les technologies émergentes, a entamé une mission technique à Bangui du 19 au 23 mai 2025.

Dirigée par le Dr Modibo K. Camara, la délégation d'A2F Consulting a travaillé en étroite collaboration avec le ministère des Finances afin d'identifier les priorités sectorielles à soutenir et de définir les mécanismes de mise en œuvre du fonds. Le cabinet est également chargé d'apporter une assistance technique aux institutions financières concernées et au FNGI lui-même.

Le FNGI est l'un des instruments phares du projet I-Compète, dont l'objectif global est de renforcer le tissu entrepreneurial en Centrafrique, notamment à travers le soutien aux jeunes et aux femmes entrepreneurs. Structuré autour de trois composantes techniques et d'un volet transversal de gestion de projet, ce programme vise à améliorer l'environnement des affaires, renforcer les capacités des PME à répondre aux marchés, faciliter l'accès au crédit

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 22/05/25 10:52

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