C'est officiel : la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a engagé, via sa filiale Kouilou Exploration & Production (KEP SA), une procédure pour reprendre le contrôle total du champ pétrolier de M'Boundi, longtemps opéré par des majors étrangères dont ENI. Une notification de la Commission de la CEMAC, datée du 13 août 2025, confirme que KEP veut racheter les 46% de parts d'ENI Congo et les 37% détenus par Burren Energy Ltd.
Cette opération, inscrite dans le cadre du Règlement CEMAC sur la concurrence, marque un nouveau tournant où Brazzaville choisit d'assumer seul la gestion de l'un de ses gisements les plus emblématiques. Pour la SNPC, il ne s'agit pas seulement d'un changement d'actionnariat, mais d'une affirmation de souveraineté. L'idée étant de placer la ressource pétrolière directement sous la coupe de l'État.
La procédure suit les voies légales communautaires. La CEMAC doit encore examiner et valider cette concentration, qualifiée de " dimension communautaire ". Mais sur le fond, le Congo veut rompre avec sa dépendance historique aux opérateurs étrangers, qui contrôlaient jusque-là la majorité des parts de M'Boundi, même si cette montée en puissance de la SNPC n'est pas sans défis.
Le Congo n'est pas seul sur cette trajectoire. Au Gabon également, la Gabon Oil Company (GOC) a pris la main sur le rachat d'Assala Energy, reprenant à son compte l'exploitation des gisements jusque-là contrôlés par des capitaux étrangers. Comme Libreville, Brazzaville brandit la même arme : reprendre la main sur ses champs pétroliers stratégiques pour ancrer sa souveraineté énergétique.
La Rédaction
Publié le 24/09/25 16:57