Nigéria : Le régulateur annule la vente d’actifs de TotalEnergies à Chappal Energies

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Le régulateur nigérian du secteur pétrolier a surpris le marché en annulant son approbation de la vente d'actifs de TotalEnergies à Chappal Energies, une transaction évaluée à 860 millions de dollars. L'accord, qui portait sur la cession d'une participation de 10 % dans le consortium Shell Petroleum Development Company of Nigeria Limited (SPDC), avait pourtant obtenu le feu vert officiel en octobre 2024. Mais après près d'un an d'attente et de reports successifs, le Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission (NUPRC) a finalement décidé de retirer son consentement, estimant que les conditions financières fixées n'avaient pas été respectées.

Selon l'explication donnée par le régulateur, la vente était assortie d'obligations claires, notamment le règlement de certains engagements financiers au profit de l'État et la mise en place de provisions pour les responsabilités futures liées aux actifs. Or, malgré plusieurs prolongations accordées, ni TotalEnergies ni son partenaire Chappal Energies n'ont réussi à s'acquitter de ces exigences. La capacité de Chappal à mobiliser les fonds nécessaires, soit les 860 millions de dollars, apparaît comme l'un des principaux points de blocage. Ce défaut a conduit à un gel de la transaction, puis à son annulation pure et simple par la commission.

Cette décision est d'autant plus significative que TotalEnergies, à l'instar d'autres majors, cherche depuis plusieurs années à réduire sa présence dans le Delta du Niger. La compagnie française souhaite se désengager de certains actifs matures, marqués par des coûts d'exploitation élevés et des défis environnementaux récurrents, afin de recentrer ses investissements sur des projets jugés plus stratégiques. La vente à Chappal Energies s'inscrivait dans cette stratégie de cessions en série, destinée à générer des liquidités et limiter l'exposition de TotalEnergies aux risques liés aux installations onshore nigérianes.

Pour Chappal Energies, une société nigériane spécialisée dans l'exploration et la production, cette acquisition devait constituer une opportunité majeure d'accroître sa présence sur le marché local en reprenant une part significative des actifs détenus par les majors. Mais l'échec de la mobilisation financière a finalement stoppé cette ambition. La décision du régulateur fragilise ainsi les perspectives de croissance de l'entreprise, tout en retardant les projets de TotalEnergies qui espérait clore rapidement ce chapitre.

Le retrait de l'approbation renvoie par ailleurs à une question plus large sur la capacité des acheteurs locaux à prendre le relais des majors internationales dans le Delta du Niger. Le gouvernement nigérian a affiché depuis plusieurs années sa volonté de renforcer la participation nationale dans la gestion des ressources, mais les exigences financières, environnementales et réglementaires se révèlent souvent lourdes à porter pour les acteurs domestiques.

À ce stade, ni TotalEnergies ni Chappal Energies n'ont publiquement réagi à la décision du NUPRC. Reste à savoir si la compagnie française cherchera un nouvel acquéreur pour ces actifs ou si elle devra prolonger sa présence dans une zone où les défis opérationnels, environnementaux et sécuritaires restent nombreux.


Fanuelle YAO 

La Rédaction

Publié le 24/09/25 11:42

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