COP 30 : La BAD en 1ère ligne pour une réforme du financement climatique en faveur de l’Afrique

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La 30ᵉ Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 30), qui s'ouvre à Belém, au cœur de l'Amazonie au Brésil, marque un tournant stratégique pour le leadership climatique africain. En amont de cette grand-messe environnementale, qui s'ouvre officiellement le 10 nombre prochain et devant réunir près de 60 000 délégués, le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, a été reçu par le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, symbole d'un rapprochement Sud-Sud au service d'une ambition commune, à savoir refonder le financement climatique mondial et assurer une transition énergétique juste.

Les échanges ont porté sur la mobilisation de ressources nouvelles pour l'adaptation et la résilience face aux effets du changement climatique, enjeux cruciaux pour les économies du Sud. Pour le groupe de la BAD, cette collaboration stratégique traduit une volonté claire : défendre les intérêts d'un continent qui, tout en ne contribuant qu'à moins de 4% des émissions mondiales, reste le plus exposé aux dérèglements climatiques, mais ne reçoit que 3% des financements mondiaux dédiés à leur atténuation.

Au-delà de la symbolique forestière, la participation du groupe de la BAD à la COP 30 vise à faire entendre la voix d'une Afrique exigeant un nouvel équilibre financier mondial. Sidi Ould Tah défendra une réforme structurelle du financement climatique afin de corriger les déséquilibres persistants entre le Nord et le Sud. Le président de la BAD plaidera notamment pour une augmentation substantielle des flux financiers vers les pays africains vulnérables ; la mise en place de mécanismes de financement innovants et équitables ; et une souveraineté énergétique et financière accrue des États africains dans la mise en œuvre de leur transition.

Ces priorités s'articulent autour de la stratégie décennale 2024-2033 de la Banque et du programme des ‘'Quatre points cardinaux'', feuille de route du président Ould Tah axée sur la durabilité, la sécurité énergétique, la souveraineté économique et la résilience climatique. Il faut souligner qu'en 2024, la BAD a consacré 5,5 milliards de dollars à la lutte contre le changement climatique, soit près de la moitié de ses approbations annuelles. Près de 60% de ces ressources ont été dédiées à des projets d'adaptation, un engagement record parmi les institutions multilatérales de développement.

Grâce au Guichet d'action climatique du Fonds africain de développement, lancé en 2022, l'institution offre un appui technique et financier ciblé aux 37 pays africains les moins avancés, en première ligne face à la désertification, à la montée des eaux et à la perte de biodiversité. Cette approche proactive a permis à la Banque de se hisser parmi les acteurs mondiaux les plus dynamiques du financement durable, combinant innovation financière, partenariats stratégiques et ancrage territorial.

Narcisse Angan

Publié le 07/11/25 09:55

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