Côte d'Ivoire : Investir dans la transformation de la noix de cajou

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  1. Historique de l'Anacarde en Côte d'Ivoire et marché mondial

Historique en Côte d'Ivoire

La culture de l'anacarde s'est développée en Côte d'Ivoire dès 1960 pour répondre à la nécessité de lutter contre l'érosion du sol et la désertification dans le nord du pays. A partir de 1990, sous l'impulsion d'acheteurs indiens, la noix de cajou est apparue pour les producteurs comme une alternative à la culture du coton. Aujourd'hui, les principales zones de productions sont le Nord et le Centre du pays.

La Côte d'Ivoire est aujourd'hui le premier producteur mondial de Noix Brutes de Cajou (NBC) avec une production de 968 676 tonnes en 2021, dont moins de 15% est transformée localement (amandes). Les principaux transformateurs installés sont les groupes internationaux dont la société OLAM et dans une moindre mesure le groupe de l'Aga Khan (IPS). Il existe donc un grand besoin non comblé au niveau de la transformation locale. Les NBC produites sont achetées principalement par des sociétés vietnamiennes et indiennes qui captent ainsi l'importante valeur ajoutée liée à la première transformation en amandes. 

Marché mondial

Les principaux importateurs de noix de cajou sur le marché mondial, que sont les États-Unis et l'Union européenne au cours de la période 2015-2019, ont représenté ensemble, 61% en volume et 64% en valeur des importations mondiales.  Ils importent principalement les amandes de cajou entières de haute qualité. Les États-Unis ont terminé l'année 2020 avec une croissance soutenue des importations de cajou qui a atteint 8 % et qui devrait demeurer positive en 2022, malgré la pandémie. Tandis que, le marché européen d'amandes a connu une croissance exceptionnelle de 17 % de la demande sur la même période.

L'African Cashew Alliance (ACA) prévoit la poursuite de la dynamique positive de la demande d'amandes de cajou enregistrée depuis 2011.

Tableau 1 : Evolution de la production (tonnes) des NBC en Côte d'Ivoire

Source : Direction des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques

Selon le Conseil Coton Anacarde, le chiffre d'affaires global du secteur (produits bruts et transformés) en Côte d'Ivoire est passé de 88,9 milliards FCFA en 2008 à 591,3 milliards FCFA en 2018. 

Tableau 2 : Quelques ratios de rentabilité des entreprises transformatrices de NBC en amandes en Côte d'Ivoire

Moyenne Marge Nette d'exploitation Taux de Marge brute d'exploitation Taux de Valeur ajoutée Taux de marque
Intervalle (en %) 14-17 22-26 35-39 30-35

Source : Données collectées par les experts d'AFRIKA FORWARD

 

En Côte d'Ivoire, les entreprises transformatrices de NBC en amandes, peuvent atteindre une moyenne de marge nette d'exploitation, se situant entre 14% et 17%.

 

  1. Règlementation et mesures gouvernementales

En 2013, le Gouvernement ivoirien a créé l'organe de régulation, de suivi et de développement des Filières Coton et Anacarde, le Conseil du Coton et de l'Anacarde (CCA) afin de dynamiser ces deux filières.

Les principales structures d'appui à la filière Anacarde sont : le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER), le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), les ONG (ComCashew, GIZ/PROFIAB...).

La mise en œuvre effective des différentes politiques sectorielles en lien avec la filière Anacarde, caractérisée notamment par l'accroissement des surfaces cultivées, et couplée à un environnement international favorable ont contribué aux bonnes performances observées.

Tableau 3 : Evolution du nombre de producteurs et la superficie des vergers d'anacardiers

Source : FIRCA

Les autorités ivoiriennes indiquent considérer cette filière comme une priorité er ambitionnent d'atteindre un niveau de transformation de 50% de la production de NBC en amandes, à l'horizon 2025. Elles sont appuyées par les Partenaires Techniques et Financiers, comme la Banque Mondiale qui a approuvé en 2018 un prêt de 200 millions de dollars, destiné à la promotion de la filière anacarde en Côte d'Ivoire. Ce financement devrait permettre d'accroître la productivité et la qualité de la production et favoriser le développement du secteur de la transformation de la noix de cajou.

 

  1. Analyse SWOT

 

  1. L'avis d'AFRIKA FORWARD

La filière de l'anacarde est en plein essor en Côte d'Ivoire, toutefois elle est encore très faiblement industrialisée, ce qui constitue une belle opportunité. Elle bénéficie d'un fort engagement de l'Etat pour son développement comme l'illustre les différentes initiatives prises. Il est à noter que cette spéculation constitue la 3e source de revenu agricole des exportations ivoiriennes, et que la Côte d'Ivoire est : premier producteur mondial de noix de cajou, premier transformateur de noix de cajou en Afrique et troisième dans le monde. De plus, les ratios de rentabilité enregistrés au niveau de certains transformateurs sont relativement importants. Toutefois, des challenges existent notamment sur : la disponibilité d'une main d'œuvre de qualité, l'approvisionnement des unités de transformation, l'accès au financement local.

De ce qui précède, l'investissement dans ce secteur spécifique, dans le contexte actuel, nous semble judicieux, tout en prenant en compte les contraintes existantes.

Nos scores sont le résultat d'un agrégat de critères micro et macroéconomiques relatifs au marché et au climat des affaires.

Communiqué

Publié le 01/06/22 10:00

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