De nouveaux détails sur l’autoroute Abidjan – Lagos

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 La Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires avancent à grands pas dans la réalisation de l'ambitieux projet de l'autoroute Abidjan-Lagos. Cette infrastructure transnationale de 1 028 kilomètres, qui reliera la Côte d'Ivoire au Nigéria en passant par le Ghana, le Togo et le Bénin, est conçue pour transformer le paysage économique et commercial de l'Afrique de l'Ouest. 

Lors d'un atelier en ligne organisé le 22 novembre, la BAD a confirmé que les travaux devraient débuter en 2026 pour une livraison prévue en 2030. Cette autoroute, homogène à péage libre, comptera entre quatre et six voies, avec des sections allant jusqu'à huit voies à Lagos. Elle intègrera également 63 échangeurs pour fluidifier le trafic et relier les principaux centres économiques de la région.

Sous la houlette de la BAD, les études de faisabilité, les options de financement de l'autoroute et les arrangements institutionnels pour l'opérationnalisation de l'Autorité de gestion du corridor Abidjan - Lagos ont déjà été menés, ont indiqué les représentants de l'institution dans une note parvenue à Sika Finance. 

Selon Mike Salawou, directeur du Département des infrastructures et du développement urbain à la BAD, " ce corridor de transport doit devenir un corridor économique ", ajoutant que la Banque mise sur l'''Initiative de développement spatial'' pour favoriser une industrialisation transformative le long de l'autoroute en vue d'en faire un puissant levier de développement de la région.

Chris Appiah, directeur des Transports à la CEDEAO, a souligné l'objectif du projet : promouvoir l'union économique et l'intégration régionale. " Ce projet intégré contribuera directement à l'agenda d'intégration régionale de la CEDEAO et stimulera les échanges au sein de l'espace ouest-africain ", a-t-il déclaré. 

L'infrastructure, qui partira de Bingerville, dans la banlieue-est d'Abidjan, pour se terminer au Théâtre national de Lagos, reliera des pôles économiques majeurs tels qu'Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et donc Lagos, des villes qui comptent parmi les plus dynamiques et densément peuplées de la région. La population urbaine le long du corridor devrait atteindre 173 millions d'habitants d'ici 2050, selon Lydie Ehouman, cheffe du projet à la BAD. 

Le projet Abidjan-Lagos va bien au-delà du transport : il est conçu comme un catalyseur économique. L'autoroute connectera huit ports majeurs et les corridors ouest-africains, reliant également les arrière-pays du Mali, du Burkina Faso et du Niger à l'ensemble de la région. Ces connexions renforceront le commerce intrarégional et ouvriront de nouvelles opportunités pour les entreprises locales. 

Voir aussi - Autoroute Abidjan - Lagos : 15,5 milliards de dollars mobilisés à l'Africa Investment Forum

L'African Investment Forum, soutenu par la BAD, a déjà suscité un intérêt significatif pour le projet, avec 15,6 milliards de dollars d'investissements promis en 2021 par des acteurs privés et institutionnels. La construction de l'autoroute devrait également générer environ 70 000 emplois directs et indirects, la majorité des travaux étant réalisés dans le cadre de partenariats public-privé, à l'image des quatre postes-frontières dont la construction et la gestion devraient échoir à des entreprises privées.

Voir aussi - La Côte d'Ivoire s'engage pour le projet d'autoroute Abidjan-Dakar

Le coût de l'autoroute sera réparti entre les cinq pays qu'elle traverse : 144 kilomètres en Côte d'Ivoire, 520 kilomètres au Ghana, 90 kilomètres au Togo, 127 kilomètres au Bénin et 82 kilomètres au Nigéria. Cette infrastructure modernisera considérablement les échanges commerciaux et les déplacements dans l'une des régions les plus peuplées et économiquement actives d'Afrique.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 25/11/24 10:40

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