En raison du déclin de la production pétrolière, la Guinée Équatoriale va replonger en récession en 2023 (FMI)

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Après une croissance de 3,2% en 2022, le PIB de la Guinée Équatoriale devrait s'effondrer (-7,8%) en 2023, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI) qui évoque un "déclin de la production pétrolière et une croissance modérée de l'économie non pétrolière".

C'est ce qui ressort des discussions qui se sont tenues le 26 septembre dernier à Malabo entre une équipe du Fonds conduite par Mesmin Koulet-Vickot et le gouvernement équato-guinéen.

La production pétrolière de ce pays d'environ 1,6 million d'habitants a, en effet, été fragilisée par un incident survenu en septembre 2022 sur le champ de Zafiro, l'un des plus importants avec des réserves estimées à plus d'un milliard de barils. Selon le ministère des hydrocarbures, ExxonMobil qui exploite ce gisement s'est retrouvé dans l'obligation d'interrompre la production après que de l'eau ait pénétré dans un navire de production.

Outre cet incident, la production d'hydrocarbure est sur une tendance baissière depuis plusieurs années. Elle est ressortie en moyenne à 118 000 barils/jour en 2022, contre 140 000 à fin 2021, et 306 000 en 2010, soit une baisse moyenne de 7,4% par an, selon les données de l'OPEP. En mars 2023 la production journalière de pétrole du pays était de 48 000 barils, soit très largement en dessous du quota de 1,8 million fixé par l'OPEP.

Pour un pays dont 90 % des recettes d'exportations proviennent de l'or noir, cette situation contribue à détériorer considérablement les finances publiques.  Selon le FMI, le solde du compte courant extérieur devrait se transformer en un déficit de 3,9 % du PIB en 2023, contre un excédent de 9,6 % en 2022 tandis que l'excédent budgétaire global en 2023 tomberait à 0,3 % du PIB contre 13,6 % l'année dernière.

"Dans les années à venir, l'économie devrait rester en récession avec une nouvelle baisse continue de la production pétrolière et une économie hors hydrocarbures terne, freinée par un environnement commercial difficile et un capital humain faible", anticipe le Fonds.

Ajustement budgétaire

Pour éviter de tomber dans un nouveau cycle de récession (après celui de la période 2013-2021), la Guinée Équatoriale compte optimiser la collecte des recettes hors hydrocarbures et réduire les dépenses non prioritaires.

Par exemple, dès 2024, Malabo prévoit adopter un nouveau code des impôts pour élargir l'assiette fiscale et rationaliser les exonérations fiscales. Il est également prévu la mise en place d'un système informatique des douanes, d'un guichet unique pour le dédouanement des véhicules, afin de mieux contrôler les recettes douanières. Du côté des dépenses, le gouvernement équato-guinéen s'est engagé à "éliminer progressivement les subventions aux carburants, à réduire les dépenses non prioritaires et à rationaliser les entités publiques", indique le FMI.

"La politique budgétaire devra équilibrer les considérations de croissance et de réduction de la pauvreté avec la nécessité d'assurer la viabilité budgétaire face à la tendance à la baisse de la production pétrolière", prescrit l'institution basée à Washington.

Cédrick Jiongo

La Rédaction

Publié le 10/10/23 09:07

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