Forum Côte d’Ivoire – Gabon : Un nouveau chapitre pour la coopération économique Sud-Sud

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Libreville a accueille depuis ce 18 novembre 2025 la première édition du Forum d'Affaires Côte d'Ivoire – Gabon (FACIGA), un rendez-vous inédit qui entend redessiner la carte de la coopération économique en Afrique centrale et de l'Ouest. Dans le décor feutré de l'Hôtel NOMAD, responsables politiques, institutions économiques et acteurs majeurs du secteur privé ont posé les jalons d'un partenariat jugé " stratégique " par les deux capitales, à l'heure où les économies africaines cherchent à consolider leurs chaînes de valeur régionales et à réduire leur dépendance extérieure. Placé sous le thème " Côte d'Ivoire – Gabon, un modèle de coopération économique Sud-Sud ", le forum marque la volonté assumée des deux États d'inscrire leurs relations économiques dans la durée.

La cérémonie d'ouverture a donné le ton. Représentant le ministre gabonais des Affaires étrangères, François Ndong Obiang a salué la tenue de cet événement que Libreville voit comme " un signal fort de maturité diplomatique et économique ". À ses côtés, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire au Gabon, Bertin Kouadio Konan, initiateur du FACIGA, a rappelé l'ambition d'Abidjan : intensifier les investissements croisés et faire de la coopération bilatérale un levier pour les secteurs productifs. Les présidents des organisations patronales – Faman Touré pour la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire, et Alain-Claude Kouakoua pour la Fédération des Entreprises du Gabon – ont, quant à eux, souligné " les synergies déjà à l'œuvre ", en particulier dans l'agro-industrie, les services et les infrastructures.

Le message clé est venu de Léon Kacou Adom, ministre ivoirien des Affaires étrangères, pour qui l'enjeu dépasse la diplomatie économique : " Les deux États partagent la conviction que la diversification de leurs économies passe par des projets structurants et des partenariats industriels solides ". Une vision renforcée par l'intervention du ministre ivoirien de l'Agriculture, Kobénan Kouassi Adjoumani, qui a insisté sur le rôle central de l'agriculture dans l'économie ivoirienne et sur l'importance d'une stratégie axée sur la souveraineté alimentaire — une orientation que Libreville regarde avec intérêt alors que le Gabon cherche lui aussi à réduire sa dépendance aux importations agroalimentaires.

L'ouverture officielle, confiée à Henri-Claude Oyima, ministre gabonais de l'Économie, a donné une dimension résolument pragmatique au forum. Pour lui, le FACIGA doit être " une plateforme d'action concrète ", orientée vers la création de valeur et la consolidation des chaînes de production régionales dans l'industrie, le BTP, l'agroalimentaire ou encore l'économie bleue. Son message : l'intégration économique ne peut se résumer à des déclarations politiques, elle doit se traduire par des projets, des co-investissements et des mécanismes d'accompagnement adaptés.

La suite des travaux a mis en lumière ces ambitions. Un panel de haut niveau dédié au modèle de coopération Sud-Sud a permis d'analyser les réussites africaines en matière d'intégration productive, tandis qu'une présentation conjointe de Solange Amichia (CEPICI) et Ghislain Moandza Mboma (ANPI-Gabon) a détaillé les opportunités d'investissement disponibles dans les deux pays. Les administrations publiques, le secteur privé, les institutions financières et les agences de promotion des investissements se sont relayés pour présenter leurs priorités sectorielles.

Au-delà des discours, cette première édition du FACIGA a débouché sur des intentions d'investissements concrètes. Plusieurs projets ont été identifiés ou ont fait l'objet de manifestations d'intérêt : une cimenterie, des initiatives dans le BTP, la modernisation de la gestion hôtelière, le développement de la filière poulet de chair, ainsi que des programmes agricoles d'envergure autour de l'igname et de la transformation locale. Les rencontres B2B et B2G organisées tout au long de la journée ont joué un rôle déterminant dans cette dynamique.

Pour Libreville comme pour Abidjan, le FACIGA 2025 n'est pas un simple forum supplémentaire. Il s'agit d'un instrument politique et économique visant à intensifier les échanges, fluidifier l'investissement privé, attirer les financements internationaux et renforcer l'intégration dans une région où les chaînes de valeur restent encore largement fragmentées. En réunissant administrations, acteurs privés et institutions financières, l'événement s'impose comme un laboratoire de coopération économique sud-sud à l'échelle régionale.

L'ANPI-Gabon, cheville ouvrière de l'organisation, entend d'ailleurs inscrire ce forum dans la durée. L'agence, qui centralise la création d'entreprise, la promotion des investissements et le dialogue public-privé, voit dans le FACIGA un relais naturel de la stratégie de diversification économique fixée par le Plan National de Croissance et de Développement (PNCD). Son rôle sera crucial pour convertir les intentions d'investissement en projets opérationnels, dans un contexte où Libreville cherche à attirer davantage de capitaux privés pour accompagner sa transformation économique.

La Rédaction

Publié le 19/11/25 15:47

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