Un panel d'experts africains appelle le G20 à lancer, avec le soutien du FMI et de partenaires internationaux, une nouvelle initiative de refinancement de la dette destinée aux pays à faible revenu confrontés à d'importantes échéances, rapporte Reuters. Publié mardi à Johannesburg, à quelques jours du sommet du G20 en Afrique du Sud, le rapport insiste sur la nécessité de passer d'une logique de moratoire à une stratégie de refinancement, jugée plus adaptée à l'ampleur des besoins actuels.
Selon Reuters, ce groupe d'experts, qui comprend notamment un ancien ministre sud-africain des Finances et un ex-gouverneur de la banque centrale du Kenya, estime que de nombreux États se trouvent dans une situation d'urgence absolue. Le mécanisme proposé pourrait reposer sur un fonds spécial ou sur des opérations d'échange de dette permettant de substituer aux emprunts les plus coûteux des financements plus accessibles.
Le panel évoque plusieurs sources potentielles de financement, parmi lesquelles l'utilisation accrue des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI ou même la vente d'une partie des réserves d'or du Fonds, à condition d'obtenir l'aval des actionnaires du G20. L'Union africaine défend elle aussi la création d'un outil de refinancement, sans garantie qu'il puisse voir le jour rapidement.
Mis en place par Pretoria en mars, le panel s'inscrit dans la volonté de l'Afrique du Sud — qui assure cette année la présidence du G20 — de maintenir au cœur des discussions les priorités des pays vulnérables, notamment la dette et le climat. Une ambition compliquée, rapporte Reuters, par la décision des États-Unis de ne pas participer au sommet.
Les experts recommandent par ailleurs la création d'un " club des emprunteurs ", afin de renforcer la capacité collective de négociation des pays endettés dans la réforme de l'architecture financière internationale. Ils appellent également à un rôle plus affirmé du FMI dans la résolution des crises de dette sur le continent.
Pour Reuters, ce rapport intervient dans un contexte où les précédents outils, comme le Cadre commun lancé en 2020 après la pandémie, ont révélé leurs limites : les restructurations du Ghana ou de la Zambie ont mis des années à avancer. Le panel plaide pour un nouveau dispositif capable de distinguer clairement les problèmes de liquidité de ceux de solvabilité, et couvrant toutes les dettes, internes comme externes.
" La dette souveraine est redevenue un obstacle majeur au développement en Afrique ", concluent les experts cités par Reuters.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 19/11/25 12:16


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