Nigeria : A 16,05% en octobre, l’inflation atteint son niveau le plus bas depuis mars 2022

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L'économie nigériane vient d'enregistrer l'un des reculs les plus impressionnants de son taux d'inflation depuis plus d'une décennie. En octobre 2025, l'inflation globale est tombée à 16,05%, contre 18,02% en septembre, et surtout 33,88% un an plus tôt. Il s'agit de son niveau le plus bas depuis mars 2022.

Cette baisse vertigineuse, confirmée par le National Bureau of Statistics (NBS), donne l'image d'une économie en voie de stabilisation après deux années de turbulences inflationnistes.

Mais derrière cette détente apparente, une réalité plus nuancée se dessine : la désinflation actuelle tient autant à un changement d'année de base statistique qu'à une seule amélioration réelle des tensions sur les prix.

Une baisse historique du taux d'inflation

La forte décrue annuelle est indéniable. Entre octobre 2024 et octobre 2025, l'inflation a été divisée par deux, passant de près de 34% à 17,82%. Mais une grande partie de cette correction provient de la révision méthodologique opérée début 2025 ; le Nigeria est passé d'un panier basé sur l'année 2009 à une base actualisée sur 2024.

Ce changement majeur a entraîné la révision des poids des biens et services consommés ; un ajustement des catégories les plus inflationnistes ; et l'intégration de biens devenus moins chers ou plus compétitifs.

Résultat, un effet statistique de désinflation massif dès janvier 2025, lorsque le taux est passé de 34,8% à 24,48% en un mois, sans choc économique justifiant une telle chute. Autrement dit, une part importante du recul observé en 2025 est arithmétique, non conjoncturelle.

Au-delà de l'effet de base, la dynamique sous-jacente montre toutefois un ralentissement réel des tensions sur les prix.

De février à octobre 2025, l'inflation glisse de 23% à 16%, portée par une stabilisation progressive des prix alimentaires et énergétiques. La tendance est régulière, signe que les perturbations logistiques et agricoles du début 2024 se sont atténuées.

Cette évolution s'explique aussi par les effets différés d'une politique monétaire plus stricte. La Banque centrale a en effet mené en 2024 l'une des politiques les plus restrictives de la sous-région : relèvement agressif des taux directeurs ; limitation du crédit ; et interventions ciblées sur le change. Ces mesures ralentissent désormais la demande.

L'amélioration partielle de l'offre domestique est également un facteur à prendre en compte dans la dynamique actuelle des prix. La campagne agricole 2025 s'est déroulée dans de meilleures conditions, et le secteur de l'énergie retrouve progressivement des niveaux de production plus stables.

Une inflation mensuelle toujours orientée à la hausse

Si l'inflation en glissement annuel recule, l'inflation en rythme mensuel, elle, témoigne d'une pression persistante sur les prix (0,93% en octobre, contre 0,72% en septembre).

Dans les villes, la hausse est encore plus marquée (1,14%, contre 0,74% le mois précédent).

Cette divergence entre l'inflation annuelle (en forte décélération) et mensuelle (en légère hausse) suggère que les tensions domestiques demeurent, notamment dans l'approvisionnement alimentaire ; les prix des carburants ; les coûts des transports ; et les secteurs sensibles au taux de change.

En zone rurale, la progression est plus contenue à 0,45%, accompagnant une inflation annuelle limitée à 15,86%, preuve que la pression sur les prix reste plus forte dans les centres urbains.

La Rédaction

Publié le 19/11/25 10:00

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