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À l'occasion de la fête du travail célébrée ce 1er mai 2025, la directrice générale de Gab'Oil, Renée-Patricia Ku-Kumbe Ivugu, a dressé un premier bilan de ses cent jours à la tête de l'entreprise publique gabonaise de commercialisation des produits pétroliers. Une intervention placée sous le signe du redressement financier, axée notamment sur les remboursements de dettes dues aux deux autres entreprises publiques clés du secteur, la Société gabonaise de raffinage (Sogara) et la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG).
''Nous avons sécurisé la compensation de la dette Sogara pour un montant de 32 milliards Fcfa, ce qui a permis un allègement immédiat de notre passif financier et l'assainissement de la créance de la SEEG. Nous avons réglé 8 milliards Fcfa à la société Sogara et continuons à respecter nos engagements'', a-t-elle affirmé devant le personnel. Ces 8 milliards FCFA déjà remboursés représentent ainsi 14,3 % de la dette consolidée de 56 milliards Fcfa due à la Sogara.
En parallèle, la dette de Gab'Oil envers la SEEG demeure lourde, estimée à 29 milliards FCFA. Au total, ces deux créances atteignent 85 milliards FCFA, dont seulement 8 milliards (soit environ 9,4 %) ont été remboursés à ce jour, signe que le chemin reste long pour un désendettement complet.
Cette inflexion stratégique s'accompagne, selon la dirigeante, d'un redressement de la trésorerie. Celle-ci est passée de 6 milliards FCFA en décembre 2024 à 10 milliards FCFA en avril 2025, une hausse de 49 % attribuée à une politique de recouvrement rigoureuse, affichant un taux de réussite supérieur à 90 %. ''La troisième priorité de ce trimestre a été de renforcer notre gouvernance interne et notre responsabilité sociale afin d'asseoir notre développement sur des bases saines et durables'', a poursuivi Renée-Patricia Ku-Kumbe Ivugu, évoquant les efforts collectifs des agents de Gab'Oil dans cette dynamique de relance.
Mais le redressement opéré reste fragile et s'inscrit dans un contexte financier particulièrement difficile. En effet, au moment où la nouvelle directrice générale prenait ses fonctions le 29 janvier 2025, Gab'Oil faisait face à une situation critique. L'entreprise affichait des pertes cumulées de 10 milliards FCFA sur trois exercices consécutifs, absorbant 90 % de son capital social initial de 11 milliards FCFA. À cette instabilité financière s'ajoutait une instabilité managériale préoccupante, puisque Renée-Patricia Ku-Kumbe Ivugu est la quatrième directrice générale nommée en seulement un an.
Avant elle, Louis Gaston Aubame, nommé en janvier 2024, n'avait tenu que neuf mois, remplacé par François Owono Messie, lui-même suspendu après trois mois dans un contexte de scandale financier. Ernest Ndong Nguema lui avait brièvement succédé pour un mois, avant de céder sa place à la fin de l'année 2024.
Malgré un chiffre d'affaires prévisionnel de 29 milliards FCFA pour l'exercice en cours, les marges commerciales (2,7 milliards Fcfa) restent très faibles et en forte baisse près de 50 % de moins que l'an dernier selon L'Union, le quotidien public gabonais. Les charges d'exploitation et de personnel excèdent largement les revenus nets, entraînant des pertes provisoires de l'ordre de 7 milliards FCFA.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 06/05/25 11:01
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