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Le Transgabonais, unique ligne ferroviaire du pays, est au cœur des débats sur la compétitivité nationale. Conçu dans les années 1980, il est aujourd'hui l'artère vitale de l'exportation du manganèse et du bois transformé. Mais sa vétusté pèse lourdement sur la sécurité et la fluidité des échanges. Le ministre des Transports Ulrich Manfoumbi Manfoumbi a récemment rappelé la nécessité d'aller au bout du plan de remise à niveau (PRN) actuel.
" Au moment de la construction du Transgabonais, les rails étaient partis sur la base de 50 kg et les traverses en bois n'avaient pas vocation à durer plus de 15 ans. Nous avons opté pour des traverses en béton… et aujourd'hui, pratiquement 300 km ont déjà pu être réhabilités ". Ces propos du ministre des Transports plantent le décor. Pour cette année 2025 déjà, la Loi de finances a traduit cette priorité. L'État a inscrit 8 milliards FCFA de tirages extérieurs (AFD) pour la réhabilitation de la ligne et 4,12 milliards FCFA pour les " zones instables ferroviaires ", particulièrement exposées aux glissements de terrain et aux affaissements.
En effet, ces crédits budgétaires qui s'ajoutaient aux 592,6 milliards FCFA d'investissements publics prévus cette année, dont une part significative est dédiée aux infrastructures productives, témoignent de cette volonté de consolidation du chemin de fer. Et pour cause, dans sa logique de diversification, le gouvernement insiste sur le rôle du transport ferroviaire comme vecteur de baisse des coûts logistiques et de sécurisation des chaînes d'approvisionnement comme indiqué dans le document de cadrage macro-économique 2026-2028.
Il faut dire que l'impact attendu de cette remise à niveau dépasse le seul secteur minier. L'ensemble des secteurs devraient en profiter. La Banque mondiale l'affirme d'ailleurs, puisqu'elle considère qu'"un système ferroviaire fiable est essentiel pour améliorer la compétitivité des économies africaines, réduire les coûts de transport et attirer de nouveaux investissements. " En abaissant le coût logistique par tonne-km, le Transgabonais renforcera son rôle d'atout pour l'industrie extractive, mais aussi pour l'implantation d'unités de transformation locale comme celles attendues d'ici 2030 dans le manganèse.
En insistant sur ce PRN, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi confirme donc la volonté de diversification du gouvernement. Si le calendrier est respecté, le Gabon disposera d'une ligne modernisée d'ici 2028, avec des rails dimensionnés à 60 kg et des traverses béton garanties pour 40 ans. De quoi renforcer la sécurité des convois, améliorer la ponctualité et réduire le coût global de la logistique nationale. Dans un pays où le rail transporte 90% du manganèse, la remise à niveau du Transgabonais est une urgence économique et stratégique.
La Rédaction
Publié le 23/08/25 13:36