Gabon : Le climat social se tend de nouveau entre TotalEnergies et l’ONEP

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Le climat social se tend de nouveau entre TotalEnergies EP Gabon et l'Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP). Dans un courrier adressé le 10 octobre 2025 à la Commission pour le Dialogue Social dans le Secteur des Hydrocarbures, le syndicat a lancé un ultimatum à la filiale du groupe français. Motif : le refus de TotalEnergies de participer aux travaux de concertation prévus du 13 au 17 octobre, une décision que l'ONEP juge "dilatoire " et symptomatique d'une stratégie de temporisation désormais jugée inacceptable.

Cette crispation intervient alors que les salariés de l'opérateur français s'inquiètent d'une série de cessions d'actifs opérées par la multinationale, incluant le siège de Libreville, la clinique, plusieurs villas et une participation de 15% dans le champ de Boudroie. Officiellement, la direction évoque une optimisation de son portefeuille immobilier, mais pour les employés, ces ventes traduisent un désengagement progressif de TotalEnergies du Gabon. Les représentants du personnel réclament notamment un supplément d'intéressement lié à ces transactions, conformément aux accords collectifs, ainsi qu'un plan de départ négocié pour les salariés impactés.

L'ONEP met la pression sur la direction en rappelant les engagements pris lors de la rencontre du 10 septembre 2025, tenue sous la supervision des ministres du Pétrole et du Travail. Le syndicat exige leur mise en œuvre avant la fin de l'année, sous peine de tenir TotalEnergies et l'Union des Professionnels de l'Énergie du Gabon (UPEGA) responsables d'un éventuel blocage. Pour l'ONEP, il s'agit avant tout de préserver la stabilité sociale dans un secteur clé, à un moment où le gouvernement cherche à relancer la production et à attirer de nouveaux investisseurs.

Cette nouvelle levée de bouclier de l'ONEP interroge sur la stratégie de long terme du groupe au Gabon. Alors que la production de la filiale décroît depuis plusieurs années, le maintien d'une présence significative de TotalEnergies devient incertain. Entre rationalisation des coûts, cessions d'actifs et tensions sociales persistantes, la filiale gabonaise traverse une zone de turbulences dont l'issue dépendra en grande partie du dialogue social des prochaines semaines.

La Rédaction

Publié le 13/10/25 15:06

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