A l'occasion de l'Africa Capital Market Forum (ACMF) 2025, Mark Alexandre Doumba, ancien ministre gabonais de l'Economie, récemment nommé à la tête du portefeuille de l'Économie numérique, a lancé un appel vibrant pour une mobilisation accrue de l'épargne nationale. A en croire le membre du gouvernement, le Gabon dispose d'une capacité d'autofinancement théoriquement solide, avec un taux d'épargne brute avoisinant 35 % du PIB, soit 4 000 milliards FCFA (6,6 milliards d'euros). Pourtant, seuls 450 à 480 milliards FCFA sont injectés annuellement dans des projets structurants (routes, énergie, santé…).
" Il y a un écart énorme entre l'épargne disponible et les investissements publics. Combler ce gap est une question de souveraineté ", a-t-il martelé. Ce gap criant illustre, selon lui, l'urgence de mieux capter cette manne financière et de la rediriger vers des investissements productifs via le marché des capitaux.
Pour renforcer son argumentaire, le ministre pointe un paradoxe. Près de 5 000 milliards FCFA circulerait dans des circuits informels (tontines, épargne domestique), échappant aux marchés financiers formels. " Les Gabonais ordinaires ne savent pas ce qu'est un fonds commun de placement. Ils cherchent de la sécurité et un rendement rapide ", illustre-t-il.
Pour convaincre les Gabonais, la Commission de surveillance du marché financier (COSUMAF), ainsi que les institutions financières doivent multiplier les stratégies pour faciliter le rapprochement entre l'épargne disponible et les besoins de financement, pense-t-il. " On estime à 5 000 milliards FCFA les sommes qui circulent dans l'informel. Ces acteurs y trouvent déjà un rendement. Ce que le marché financier doit leur offrir, ce sont des avantages en plus : sécurité, transparence, accessibilité. ", a-t-il préconisé
La mobilisation des ressources internes devient plus que jamais une priorité, alors que le contexte international se durcit. Comme de nombreux pays africains, le Gabon est appelé à se prendre en main. Un signal fort en ce sens a été donné avec l'annonce du retrait partiel des États-Unis du capital de la Banque africaine de développement. Une décision lourde de conséquences, soit " une perte de 500 millions de dollars sur la période 2025-2027", alerte Doumba. " Le soutien extérieur s'amenuise. Nous devons prendre notre destin en main ".
D'autant plus que le Gabon a besoin d'importantes ressources financières pour financer son Plan national de développement pour la Transition (PNDT). Pas moins de 293 projets de développement sont inscrits au tableau de bord, pour un besoin de financement global estimé à 4 536 milliards FCFA.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 07/05/25 11:35
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