Gabon : Un budget 2026 ambitieux face à des défis économiques majeurs

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Le projet de loi de finances 2026 du Gabon se veut ambitieux. Croissance de 7,9% prévue contre moins de 3% annoncé par les partenaires techniques et financiers dont le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Africaine de Développement (BAD) ou encore la Banque Mondiale (BM). Investissement record de 3 321 milliards FCFA et modernisation des infrastructures clés. L'État mise sur des projets structurants pour soutenir le développement hors pétrole et renforcer l'appareil économique du pays.

Les hypothèses retenues sont à la fois prudentes et optimistes. La production pétrolière devrait reculer de 3% tandis que le prix du baril grimpe de 5%. Le manganèse subit une baisse de 3,3%, alors que le secteur forestier repart légèrement (+3,2% de bois débité). Ces chiffres, combinés à une dépréciation modérée du dollar (-2,6 %), dessinent un scénario favorable mais fragile. D'ailleurs, la marge résiduelle de 95,1 milliards FCFA annoncée lors du dernier conseil des ministres le confirme.

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Pour concrétiser ces ambitions, le Gabon prévoit un recours massif à l'endettement : 60 % du financement en monnaie locale via les marchés financiers régionaux et 40 % en devises étrangères. Le besoin de financement total dépasse 3 200 milliards FCFA dont 1 800 devraient être mobilisés avec le concours d'Afreximbank, ce qui place le pays dans une situation où la marge d'erreur est extrêmement réduite. Une variation imprévue des prix des matières premières ou de la production pourrait compliquer la soutenabilité de la dette.

Enfin, le budget mise sur la modernisation de l'État, avec la construction de bureaux administratifs et la rationalisation des dépenses publiques. Là encore la question est épineuse puisque le gouvernement a d'ores et déjà annoncé 959,7 milliards FCFA de dépenses de personnel, reflétant la régularisation des situations administratives évaluées à 40,9 milliards FCFA. Entre ambition structurelle et dépendance aux marchés financiers, l'exécution du PLF 2026 sera un véritable test majeur de discipline budgétaire et de capacité à tenir des hypothèses réalistes dans un contexte économique mondial incertain.

Idrissa DIAKITE 

La Rédaction

Publié le 19/09/25 15:09

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