Le Ghana s'apprête à marquer un tournant stratégique dans sa gouvernance économique et numérique. Le pays prévoit en effet d'instaurer, d'ici septembre prochain, un cadre réglementaire complet pour encadrer les plateformes de cryptomonnaies, dans le but de stimuler les revenus nationaux, attirer les investissements et renforcer la stabilité financière.
Cette annonce, confirmée par la Banque du Ghana (BoG), intervient alors que les actifs numériques connaissent une adoption fulgurante sur le territoire, avec environ 3 millions de Ghanéens (soit 17,3 % de la population adulte) déjà détenteurs de cryptomonnaies. Une dynamique qui place le pays au 9e rang mondial en matière d'adoption, selon le dernier indice de Finder.com.
Une réponse à l'essor du marché et aux risques systémiques
Entre juillet 2023 et juin 2024, le volume des transactions en cryptomonnaies a atteint 3 milliards de dollars, soit 1 677 milliards FCFA, au Ghana, sur un total estimé à 125 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, selon Chainalysis, leader de l'intelligence blockchain. Ce dynamisme n'est toutefois pas sans défis, en ce sens que la majorité des opérations restent non documentées, rendant leur traçabilité difficile pour les autorités.
Voir aussi - Les Etats-Unis offrent aux cryptomonnaies leur premier cadre légal
La BoG reconnaît que cette situation fragilise les efforts de gestion macroéconomique, notamment le contrôle de l'inflation et la supervision des flux financiers. Le cedi ghanéen, après avoir perdu près de 20 % en 2024, s'est redressé de 40 % en 2025. Mais cette volatilité expose davantage les failles structurelles d'un système monétaire confronté à l'essor des monnaies numériques.
Au-delà des objectifs de stabilité, la réglementation ambitionne de faire des cryptomonnaies un levier de croissance économique, en facilitant le commerce transfrontalier et les paiements numériques ; l'attraction d'investissements directs étrangers dans les technologies blockchain ; la génération de revenus fiscaux supplémentaires pour l'Etat ; la collecte de données financières en temps réel, utiles à la planification macroéconomique.
Avec cette initiative, le Ghana pourrait devenir un modèle pour l'Afrique de l'Ouest, à l'image de l'Afrique du Sud, de l'île Maurice ou de la République centrafricaine, qui ont déjà adopté des cadres réglementaires similaires. Le Kenya prévoit également une loi sur les PSAV en 2025, tandis que le Nigéria, pourtant leader du volume de transactions sur le continent, peine encore à structurer sa régulation.
Narcisse Angan
Publié le 24/07/25 11:52
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