La mauvaise conjoncture de l'hévéa a lourdement pesé sur les résultats financiers de la SIPH, société internationale de plantation d'hévéa, maison-mère de la SAPH et filiale du groupe ivoirien SIFCA. Fin 2018, le résultat net de la société s'est affaissé de 94% à 2,3 millions d'euros, soit 1,51 milliard FCFA, comparé aux 36,4 millions d'euros (23,88 milliards FCFA) qu'elle avait rapportés en 2017.
Cette contre-performance est expliquée par la persistance du "creux de cycle" de l'hévéa, les cours moyens s'étant encore dégradés en 2018 avec une moyenne à 1,155 €/kg (soit 758 FCFA/kg), contre 1,47 €/kg (964,2FCFA/kg) en 2017, soit une baisse de plus de 20% sur un an.
La SIPH, qui exploite des plantations en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Nigéria et au Libéria, évoque également des pertes de change constatées sur des créances en euro détenues par RENL, la filiale nigériane. Le Nigeria avait en effet connu une dévaluation du Naira vis-à-vis de l'euro alors que la monnaie s'est stabilisée en 2018.
Une situation que n'a pu contrebalancer la hausse de la production de + 6,9 % à 247 000 tonnes (contre 231 000 tonnes en 2017).
Sur l'année, le chiffre d'affaires total du groupe ressort à 297,0 millions d'euros, en baisse de près de 16% en glissement annuel.
Au niveau du groupe, la part dans le résultat net est évaluée à 1,4 million d'euros, soit 918,3 millions FCFA.
2019, année de la reprise ?
Le groupe fait observer une reprise progressive des cours entamée depuis le début de l'année avec une moyenne de 1,30 €/kg (852 FCFA/kg) depuis début mars.
"SIPH, explique-t-on, reste confiant dans une reprise des cours à terme : le bas de cycle persistant depuis plusieurs années est dissuasif pour les renouvellements et les nouveaux plantings en Asie, tandis que la consommation reste soutenue malgré le ralentissement actuel de la croissance de la Chine et des pays émergents".
Et dans la perspective du retournement du marché, les investissements se poursuivront dans les plantations. SIPH vise en effet une récolte 290 000 tonnes en 2019 et 400 000 tonnes en 2023 "grâce à l'effort de renouvellement et d'extension de ses plantations, et surtout à la croissance des achats de caoutchouc à des producteurs extérieurs".
Filiale à 56% du groupe SIFCA, la SIPH contrôle notamment la SAPH en Côte d'Ivoire.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 18/04/19 19:14
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