IDE : L’Afrique enregistre un bond de 76% des flux à 97 milliards USD en 2024

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L'Afrique s'invite à nouveau à la table des grands investisseurs mondiaux. En 2024, les investissements directs étrangers (IDE) vers le continent ont bondi de 75% pour atteindre un record historique de 97 milliards de dollars, contre 55 milliards USD un an plus tôt, selon le dernier rapport sur l'investissement dans le monde de la CNUCED, publié ce 19 juin.

Une performance inédite qui place l'Afrique à hauteur de 6% des flux mondiaux d'IDE, contre seulement 4% en 2023. Même hors mégaprojet égyptien, le continent affiche une croissance solide de 12%, preuve que le rebond est bien réel.

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Les efforts de facilitation des investissements ont continué de jouer un rôle important en Afrique, représentant 36% des mesures politiques favorables aux investisseurs.

Égypte, Maroc, Tunisie, principaux bénéficiaires

Le moteur de cette envolée se trouve en Afrique du Nord. L'Égypte tire les chiffres vers le haut, portée par un accord international massif sur le développement urbain et des engagements record en infrastructures. Les IDE en Tunisie progressent de 21%, atteignant 936 millions de dollars, tandis que le Maroc grimpe de 55%, à 1,6 milliard de dollars.

L'Afrique du Nord concentre à elle seule près des deux tiers des dépenses d'investissement du continent, avec 76 milliards de dollars d'IDE dans de nouveaux projets, en hausse de 12% malgré une tendance générale à la baisse sur le reste du continent.

Quand l'énergie verte devient le nouvel or africain

Fait marquant de ces évolutions, les énergies renouvelables ont résisté à la baisse généralisée des nouveaux projets, avec sept contrats majeurs d'une valeur combinée de 17 milliards de dollars, centrés sur les câbles offshore et les centrales solaires ou éoliennes. La Tunisie, le Maroc et la Namibie confirment leur positionnement dans cette course verte.

Par contraste, les projets liés à l'électricité et au gaz accusent une chute de 51 milliards de dollars, signe que la transition énergétique redessine les priorités sectorielles.

La Chine affine sa stratégie, l'Europe reste dominante

En matière de stocks d'investissements, les pays européens conservent la première place, suivis par les États-Unis et la Chine. Pékin continue de renforcer sa présence, avec 42 milliards de dollars d'investissements en Afrique, désormais orientés vers des secteurs à forte valeur ajoutée comme l'agroalimentaire et la pharmacie, et de plus en plus tournés vers les infrastructures sociales et durables via l'initiative ‘'Belt and Road''.

Malgré ces performances globales, le rapport révèle des zones d'ombre. Le nombre total de projets a reculé de 3%, et la valeur des annonces de nouveaux projets a chuté de 37%, passant de 178 à 113 milliards de dollars.

Hors Afrique du Nord, la plupart des régions enregistrent un repli, notamment dans les secteurs de l'énergie traditionnelle et des infrastructures lourdes. En outre, les opérations de fusions-acquisitions transfrontalières sont devenues négatives, accentuant les incertitudes sur la qualité des flux.

L'Afrique revient sur le radar des investisseurs internationaux, mais la dynamique reste fragile. Pour transformer cet engouement en levier de croissance durable, les pays africains devront renforcer leur capacité d'absorption, moderniser leurs cadres réglementaires, et capitaliser sur la transition verte.

Dr Ange Ponou

Publié le 19/06/25 19:27

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