Interview - M. Igor DIARRA, directeur régional de Bank Of Africa : ''Nous sommes un groupe solide, bien implanté dans l'UEMOA''

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Dans la zone UEMOA, les filiales du groupe marocain BMCE, Bank Of Africa achèvent une bonne année 2018 avec de belles performances. La progression des profits a même atteint un pic de 48% au Mali.

Dans une interview accordée à Sika Finance, en marge de la présentation des résultats des 6 filiales cotées à la BRVM ce 16 avril à Abidjan, Mamadou Igor DIARRA, le nouveau promu à la direction régionale des filiales du groupe, revient sur ces résultats et aborde les perspectives du groupe dans la région.

 

Bank Of Africa est décidemment bien enraciné dans l'espace UEMOA avec les bons résultats de l'exercice 2018 …

L'avantage que nous avons au niveau de notre groupe, c'est que les toutes premières banques sont de l'espace ouest africaine. Le groupe est né au Mali, ensuite il s'est développé au Bénin et aujourd'hui nous sommes présents dans 17 pays. À l'exception du Togo, nous avons essentiellement des banques mâtures qui ont connu un certain nombre de difficultés et qui sont très riches de cette expérience. Elles ont aussi épousé la modernité grâce à l'actionnaire de référence BMCE Bank Of Africa.

Nous estimons que nous sommes dans l'ère de la modernité, un groupe solide financièrement, bien implanté dans l'espace communautaire. En termes de nombre de comptes nous sommes premiers au niveau de l'espace UEMOA. Nous avons une bonne dynamique qui nous encourage à aller plus loin, à satisfaire d'abord nos clients et aussi les actionnaires qui ont cru en ces banques.

Que pouvez-vous dire globalement des résultats des filiales dans la zone ?

Malgré contexte difficile de notre environnement de par l'entrée en vigueur du nouveau dispositif prudentiel notamment pour ce qui concerne Bâle 2 et 3, nous avons fait de bonnes performances au titre de l'exercice 2018. Nous allons distribuer cette année, pour le compte de l'exercice 2018, 39 milliards FCFA contre 38 milliards FCFA l'année précédente. 

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Les perspectives sont favorables. Nous avons adopté récemment un plan triennal de développement sur la période 2016-2021. Nous espérons faire mieux que cela à la satisfaction des actionnaires et des clients, mais également du personnel qui animent les activités de nos banques dans notre espace sous régional.

Dans la zone UEMOA, toutes vos banques sont cotées à la BRVM sauf celle du Togo. Est-ce en projet ?

Nous avons effectivement 6 filiales qui sont à la BRVM: le Bénin qui est l'une des plus grandes en terme de taille bilanciel, ensuite le Burkina, la Cote d'Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal et demain certainement on verra l'arrivée de la jeune banque togolaise.

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La filiale du Togo, qui a juste quelques années d'existence, se comporte très bien avec d'excellentes statistiques de rentabilité. Mais pour venir à la bourse, il ne faut pas être seulement beau, il faut être solide.

La digitalisation est en vogue dans le secteur bancaire. Quelle est l'approche de BOA dans ce domaine ?

Nous considérons que demain, la banque sera sur le téléphone, demain la banque sera digitale. Quand vous regardez nos pays, le taux de bancarisation au sens strict est inférieur à 20% et il sera très difficile que dans chaque localité il y est une agence avec toute l'infrastructure requise. Donc la digitalisation est incontournable. Nous avons commencé ce chantier depuis 2 ans et nous sommes en train de ressortir un certain nombre de produits que nous devons éprouver. Nous avons des produits digitaux déjà dans certaines de nos banques. On n'en dira pas plus pour le moment.

Depuis quelques années le groupe a entamé la transformation bilancielle au niveau de ses filiales. Où en êtes-vous ?

Nos banques étaient très exposées, comme beaucoup de leurs consœurs, sur les segments des titres de placement surtout les titres publics que sont les Bons du Trésor et essentiellement les obligations. Nous avons estimé que ce n'était pas notre rôle de continuer à financer de façon excessive les Etats au détriment des entreprises. Les Etats ont d'autres mécanismes de financement dans la sous-région, au niveau international et multilatéral, souvent à un coût moindre. Le premier recentrage c'est que nous ne nous sommes pas totalement désengagés des titres et obligations, mais nous avons ramené notre niveau d'intervention à un seuil raisonnable.

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L'autre transformation, c'est que nous étions un peu trop exposés sur la clientèle corporate que sont les multinationales, là aussi encore au détriment des PME qui reflètent mieux la réalité de notre environnement économique, et aussi des particuliers. Nous avons estimés que nous devons être plus près de notre clientèle.

Cette transformation bilancielle est donc en cours, elle donne des résultats encourageants et nous pensons la poursuivre, voire l'amplifier.

Il est également donné de voir la forte baisse des titres à la BRVM, c'est certes une tendance générale mais qui reste en totale contradiction avec vos performances.

Je crois que nous devons amplifier, par des voies pédagogiques, l'appropriation de la culture boursière dans notre espace. Beaucoup d'efforts ont été fait notamment par la BRVM et la banque centrale. Mais force est de constater que cela reste insuffisant. Beaucoup de nos populations sont illettrés pour avoir accès au marché boursier. Je pense qu'il y a un certain nombre d'informations essentielles qu'on doit rendre plus digeste pour expliquer tout simplement qu'il s'agit d'un outil qui favorise l'épargne, mais aussi l'investissement. Cela est du devoir des autorités, mais aussi l'obligation des autorités du marché qui doivent poursuivre les efforts de sensibilisation et ne surtout pas se décourager. Enfin, tous les autres acteurs du marché doivent s'y mettre afin que ces instruments puissent de permettre le développement de nos économies.

Et dans vos nouvelles fonctions de directeur régional UEMOA du groupe, quelle sera votre mission ?

Il s'agira de jouer le rôle d'interlocuteur des directeurs généraux des différentes filiales auprès de la direction générale du groupe.  La mission consiste à appuyer, assister, contrôler et coordonner  la mise en œuvre des stratégies qui sont décidées au niveau du conseil administration et de la direction générale du groupe sur ces différentes places.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 23/04/19 11:23

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