COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | ANALYSE ET CONSEILS | HISTORIQUES | FORUM |
Lassané KABORE, ministre burkinabè de l'Économie, des Finances et du Développement :
Des mesures sont prises pour maîtriser et maintenir le niveau de la dette soutenable au sortir de la crise de la Covid-19
Nommé depuis janvier 2019 à la tête du ministère burkinabè de l'Économie, des Finances et du Développement, Lassané KABORE avait déjà la lourde tâche de tenir les grands équilibres d'une économie déjà confrontée à l'insécurité terroriste sur une partie de son territoire. Et la crise du covid-19 est une nouvelle contrainte pour un pays résilient qui devrait, malgré tout, s'en sortir cette année avec une croissance de 2,8%.
Inspecteur du trésor, économiste spécialiste de la macroéconomie et diplômé d'un DESS en management, Lassané KABORE a notamment été par le passé, en autres fonctions, directeur chargé de la stabilité macroéconomique et de la surveillance multilatérale des politiques économiques et financières à la CEDEAO.
Dans cet entretien, il revient de manière détaillée sur la stratégie de riposte du Burkina pour faire face à la pandémie de la Covid-19 tout en veillant à maintenir la soutenabilité de sa dette dans un contexte où les priorités budgétaires ont été bouleversées.
Monsieur le ministre, la pandémie de la COVID-19 ébranle l'économie mondiale et des impacts particulièrement marqués dans les pays en développement. Comment la crise affecte-t-elle l'économie burkinabè ?
La pandémie de la COVID-19 affecte le Burkina Faso du fait que ses principaux partenaires commerciaux (Europe, Inde, Chine, Etats-Unis) sont durement frappés par la COVID-19. L'incidence socio-économique de la COVID-19 y est très négative et compromet l'équilibre macroéconomique et les ambitions du Gouvernement en matière de financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). La prise en charge de la pandémie et les mesures de mitigation ont impacté les allocations budgétaires avec des effets d'éviction au détriment des secteurs porteurs de croissance déjà sérieusement handicapés par les défis sécuritaires et humanitaires.
L'incidence socio-économique de la COVID-19 y est très négative et compromet l'équilibre macroéconomique et les ambitions du gouvernement en matière de financement du Plan national de développement économique et social (PNDES).
A très court terme, une évaluation exhaustive et précise de l'impact de la COVID-19 sur l'économie burkinabè paraît difficile. Cependant, les conséquences sur l'économie et les finances publiques vont être énormes. En effet, le ralentissement des activités économiques accentue les tensions de trésorerie de l'Etat à court terme et joue sur sa capacité à faire face aux dépenses urgentes. La baisse des exportations et des transferts courants reçus du reste du monde vont exacerber le déficit de la balance des paiements.
La prise en charge de la pandémie et les mesures de mitigation ont impacté les allocations budgétaires avec des effets d'éviction au détriment des secteurs porteurs de croissance
Or, dans un tel contexte, il n'est nullement besoin de démontrer le rôle que joue la dépense publique en tant qu'instrument primordial à même de répondre aux besoins de la population dans le domaine de la santé, de l'assistance des populations, de l'éducation et dans les autres secteurs sociaux.
(…) le ralentissement des activités économiques accentue les tensions de trésorerie de l'Etat à court terme et joue sur sa capacité à faire face aux dépenses urgentes
En outre, la vitesse de propagation du virus et son extension sur plusieurs régions du Burkina Faso a entraîné des mises en quarantaine de localités (villes ayant au moins un cas) et la fermeture des grands centres de consommation aggravent la santé économique nationale et nécessairement, le bien-être des populations.
Comment s'organise la résilience de l'économie et quelles sont les priorités budgétaires dans un tel contexte ?
La résilience de l'économie par rapport aux chocs futurs s'organise selon trois axes.
Premièrement une accélération de la digitalisation de l'économie et des services de l'Etat pour positionner l'économie numérique comme moteur de croissance sectorielle et augmenter l'efficience de l'Etat dans les services rendus.
Le second axe a trait à une une accélération de l'industrialisation au niveau de l'agriculture (transformation locale de produits agricoles), du textile, de l'industrie pharmaceutique et des équipements sanitaires, pour capturer la valeur ajoutée interne, intégrer de nouvelles chaines d'approvisionnement et répondre à une demande nationale et Africaine plus importante.
Enfin, le dernier axe porte sur un renforcement du capital humain à travers l'élargissement de l'offre de santé et de l'accès équitable aux soins afin de rehausser la résilience aux crises sanitaires et d'accélérer les indicateurs de santé.
Les priorités budgétaires retenues reposent sur les axes stratégiques du PNDES et les défis liés au contexte économique et social actuel.
Le gouvernement a adopté une loi de finances rectificative qui vise à répondre aux nouveaux impératifs imposés par la maladie à coronavirus. Les priorités budgétaires retenues reposent sur les axes stratégiques du PNDES et les défis liés au contexte économique et social actuel. Il s'agit de la promotion d'une bonne gouvernance ...
Les 3/4 restants de l'interview à retrouver dans la dernière édition (en téléchargement gratuit) de notre magazine " Marché Financier : Bilan et Perspectives " qui vient de paraître. Cliquer sur l'image en dessous pour le téléchargement
Bonne lecture et merci de nous suivre au quotidien sur www.sikafinance.com
Publié le 22/09/20 09:00
217,41 0,00%
24/04/2024 BVMAC : Socapalm compte distribuer 12 milliards FCFA à ses actionnaires pour le compte de l'exercice 2023
24/04/2024 Provenderie : Au Cameroun, le groupe NJS inaugure une nouvelle usine d’une capacité de 100 000 tonnes/an
24/04/2024 Sénégal : La coopération allemande lance une facilité de financement destinée aux entrepreneurs
24/04/2024 UMOA : La Côte d’Ivoire empoche 89 milliards FCFA sur le marché des titres publics
24/04/2024 Barnabé OKOUDA, Directeur exécutif du CAMERCAP-PARC : "La timidité de notre décollage économique est la conséquence d’un déficit avéré en infrastructures de diverses natures"
24/04/2024 Titres publics/CEMAC : Le Gabon va tenter de lever 196 milliards FCFA au 2e trimestre 2024
24/04/2024 Sénégal : Une campagne de VISA pour promouvoir les paiements numériques
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.