Le Cameroun est en voie de conclure un accord financier avec la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) pour lever jusqu'à 240 milliards FCFA (environ 416,4 millions USD) sous forme d'obligations du Trésor libellées en monnaie locale. L'opération, actuellement " en phase avancée de négociation ", a été révélée par Samuel Tela, directeur général de la Trésorerie au ministère des Finances, lors d'une récente intervention à la télévision publique.
A en croire ce haut responsable, ce montant représente le solde d'une enveloppe de 380 milliards de francs CFA que le gouvernement camerounais est autorisé à mobiliser sur le marché régional des titres publics, selon un décret présidentiel signé le 28 janvier 2025. À ce jour, environ 140 milliards de francs CFA, ont déjà été levés, indique Samuel Tela.
Ces ressources, précise-t-il, ont déjà permis de régler une partie des arriérés dus au ministère des Travaux publics, débloquant la reprise de plusieurs chantiers d'infrastructures stratégiques, notamment la pénétrante Nord de Yaoundé, la boucle de la Lekié, la route Awae-Esse, l'axe de raccordement entre le carrefour " autoroute " et Boumnyebel, ainsi que la pénétrante Est de Douala. Les fonds à venir serviront à poursuivre ce financement des investissements publics inscrits dans la loi de finances 2025.
L'opération en cours, qualifiée de swap en monnaie locale, consistera pour Afreximbank à injecter des devises étrangères (principalement en euros), qui seront converties en francs CFA via la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Ces fonds serviront ensuite à souscrire aux Obligations du Trésor Assimilables (OTA) du Cameroun, qui sont des titres de dette à moyen et long terme émis en monnaie locale.
Contrairement aux emprunts classiques en devises, cette formule permet au Cameroun d'obtenir immédiatement des ressources en devises tout en conservant sa dette dans une monnaie qu'il maîtrise, le franc CFA. Selon les explications fournies par Samuel Tela, cette approche offre un double avantage. Elle évite l'exposition au risque de change, tout en permettant au Trésor public de diversifier sa base d'investisseurs.
Afreximbank deviendrait ainsi l'un des premiers investisseurs non-résidents à souscrire massivement à des obligations libellées en francs CFA dans la zone CEMAC. Pour le ministère des Finances, cette initiative répond à une stratégie visant à atténuer la pression exercée sur les investisseurs domestiques, qui absorbent la majorité des émissions sur le marché régional de la BEAC. " L'opération est très avancée ; nous espérons qu'elle va se dénouer dans les prochains jours, notamment au courant du mois de juin ", a précisé Samuel Tela.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 04/06/25 11:34
302,06 -0,04%
05/06/2025 Le Cameroun vise des recettes annuelles de 35 milliards FCFA pour le gisement aurifère de Colomine
05/06/2025 Ghana : L’inflation se replie à 18,4% en mai, son plus bas niveau depuis 2022
05/06/2025 UMOA-Titres : Le Burkina dépasse son objectif avec une levée de 38 milliards FCFA
05/06/2025 Moody’s exhorte l’Afrique à miser sur ses marchés obligataires locaux pour se financer
05/06/2025 Côte d’Ivoire : Le Britannique Centamin décroche un permis de recherche pour l’or
05/06/2025 Sénégal : Le FMI salue les efforts d’autosuffisance fiscale
05/06/2025 Le CEPICI mobilise la diaspora pour investir en Côte d’Ivoire
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.