Le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OPEC Fund) a accordé un financement de 25 millions de dollars US – soit environ 14,2 milliards FCFA – en appui au projet de développement de la filière rizicole au Cameroun. Cette enveloppe a été officiellement annoncée lors du 4ᵉ Forum sur le développement organisé par l'institution à Vienne, en Autriche, le 18 juin 2025.
Le financement s'inscrit dans un partenariat multilatéral plus large, associant la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Fonds koweïtien. Ensemble, ces institutions entendent renforcer la production rizicole du Cameroun, améliorer les revenus des petits exploitants agricoles et soutenir les efforts nationaux en matière de sécurité alimentaire.
Ce soutien financier s'aligne avec la stratégie nationale validée à Yaoundé en 2023, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe. Le gouvernement camerounais vise une transformation structurelle de la filière riz d'ici à 2030, avec pour objectif principal d'atteindre une autosuffisance évaluée à 97%. Cela implique une hausse significative de la production nationale, actuellement très inférieure à la demande locale.
Dans le détail, les autorités ambitionnent de porter la production nationale à 750 000 tonnes par an. Selon l'Institut national de la Statistique, les importations de riz au Cameroun ont connu une hausse significative en 2024, atteignant un record de 318,5 milliards de FCFA , soit une augmentation de 59% par rapport à 2023. Cette hausse est principalement due à une augmentation des quantités importées, qui ont bondi de 20%, et à un besoin croissant de riz pour satisfaire la demande intérieure. Le riz reste la principale céréale importée par le Cameroun en 2024
Pour atteindre ces objectifs, la stratégie nationale prévoit l'aménagement de 260 000 hectares destinés à la riziculture : 60 000 ha en périmètres irrigués et 200 000 ha en riziculture pluviale. En complément, le gouvernement envisage de produire chaque année jusqu'à 6 000 tonnes de semences certifiées, et d'améliorer l'accès des producteurs aux équipements modernes (motoculteurs, mini-moissonneuses, batteuses, décortiqueuses…).
Le coût total de cette stratégie est estimé à 385 milliards FCFA (environ 630 millions USD), dont 298 milliards FCFA pour les infrastructures irriguées. Le financement mobilisé auprès du Fonds de l'OPEP représente ainsi une première contribution à une opération d'envergure qui nécessitera le concours d'autres bailleurs internationaux, ainsi que du budget public et du secteur privé.
Outre l'accord conclu avec le Cameroun, le Fonds de l'OPEP a profité de son forum pour annoncer une série de financements totalisant plus d'un milliard de dollars à destination de plusieurs pays en développement. Il s'agit notamment de 212 millions USD alloués à Oman pour un projet routier, de 300 millions USD prévus pour le Rwanda dans le cadre d'un Cadre de partenariat-pays (CPF), ou encore d'une série d'initiatives en faveur des États insulaires vulnérables au changement climatique, comme la Grenade et les Îles Salomon.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 18/06/25 16:35
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